Aux États-Unis, la dette totale atteint 410 % du PIB

L’endettement total des États-Unis atteint 410 % de son PIB en 2021, un record. Mais si l’explosion de la dette américaine a commencé il y a quarante ans, ce n’est que depuis peu qu’elle est composée pour moitié de dette publique. Cela s’explique en partie par les crises économiques récentes, qui ont contraint l’État à s’endetter pour soutenir le secteur privé.

publié le 22/10/2021 Par Élucid
Aux États-Unis, l’État a absorbé les dettes privées

Sur le temps long, on voit que l’endettement total américain a traversé plusieurs phases depuis un siècle. Après l’endettement lié à la crise de 1929 — qui avait fait grimper la dette totale à 300 % du PIB en 1933 — les États-Unis ont connu une longue période de stagnation de leur endettement jusqu’aux années 1980, à environ 150 % de leur PIB.

Puis à partir des années 1980, l’endettement — aussi bien public que privé — a recommencé à augmenter, notamment avec l’émergence de l’endettement du secteur financier. En 2021, l’endettement total des États-Unis est de 410 % du PIB, soit une augmentation de 250 % par rapport au plateau d’endettement à 150 % du PIB, qui s’était maintenu durant presque quarante ans, de 1945 à 1985.

Pour voir plus en détail les dynamiques de l’endettement, on peut effectuer un découpage par agent économique. On remarque ainsi que la crise de 1929 amorça l’accroissement de l’endettement public, qui passa de 34 % du PIB en 1929 à 74 % en 1934 ; le New Deal contribua cependant à relancer l'économie américaine. L’endettement privé connut lui aussi une flambée sur la même période : le poids de l’endettement des ménages et des entreprises non financières passa de 136 % du PIB à 204 % du PIB.

Puis l’endettement privé chuta de manière vertigineuse jusqu’en 1948, tandis qu’en parallèle, la Seconde Guerre mondiale engendra une nouvelle augmentation de la dette des administrations publiques, qui atteignit 116 % du PIB en 1946.

À partir des années 1980, l’endettement américain se remet à croître, notamment l’endettement public. Cette hausse s’explique notamment par la chute des recettes de l’État liées aux baisses d’impôts, ainsi que par l’augmentation significative des dépenses militaires américaines en raison de la Guerre Froide. Sous le mandat de Ronald Reagan (1981-1989), la dette publique — en intégrant les entreprises financières semi-publiques (GSE) — passe ainsi de 54 % à 93 % du PIB. Un phénomène nouveau apparaît également durant cette période : l’endettement du secteur financier, porté par la dérégulation financière décidée par l’administration Reagan, et par les bulles financières qui se développèrent.

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