Face à une incertitude géopolitique croissante entretenue par Donald Trump, l'Europe veut renforcer sa défense tout en préservant sa stabilité économique et sociale. Jusqu’à récemment réfractaires aux largesses budgétaires pour soulager des citoyens durement touchés par la période inflationniste, France et Allemagne semblent par contre d’accord pour ouvrir largement les cordons de la bourse et investir massivement dans la sécurité. Si pour les Allemands il s'agit de transgresser à leurs sacro-saintes règles budgétaires, il est à craindre du côté français que le pendant soit une fois de plus des coupes dans les dépenses sociales.

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Depuis la prise de pouvoir de Donald Trump, le soutien américain à l’Ukraine est suspendu aux lèvres du leader républicain. Plus largement, c’est l’ensemble de l’organisation de la défense de l’Union européenne qui semble ébranlé par les volte-face de l’actuel occupant de la Maison-Blanche. Mus par la crainte d’un retrait des États-Unis, les dirigeants européens se sont accordés sur la nécessité de se réarmer et de renforcer leur soutien à Kiev.

Emmanuel Macron, pour qui il n’y a pas « d’argent magique » pour faire face aux manques de l'hôpital, a ainsi déclaré lors de son allocution du 5 mars dernier sur la guerre en Ukraine : « Nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires. Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi publics, sans que les impôts ne soient augmentés ». Même son de cloche chez nos voisins allemands pour qui l’inviolable règle du déficit de 3 % est finalement transgressable quand il s’agit de dépenser pour la défense. Pour le chancelier Friedrich Merz : « Compte tenu des dangers qui menacent notre liberté et la paix sur notre continent, le mot d'ordre pour notre défense doit être : quoi qu'il en coûte ! ».

Et les dépenses ne devraient pas manquer. D’ores et déjà, selon un calcul de l'Institut for the World Economy de Kiel, ce sont 125 milliards d’euros que la coalition européenne a déboursés depuis le début de la guerre en soutien à l’Ukraine, un montant qui est équivalent à celui des États-Unis. Si les Américains retiraient leur soutien à l’Ukraine, il faudrait donc que l'Europe double son aide.

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