Plombée par une inflation qui perdure, la croissance française s'essouffle

L’inflation perdure en 2023 mais les salaires ne suivent pas. Le pouvoir d’achat stagne logiquement avec des répercussions sur la demande intérieure qui est en décroissance. Comme le gouvernement a décidé de diminuer son soutien à l’économie, la situation économique – plutôt positive au deuxième trimestre, mais pour des raisons non pérennes – devrait se dégrader, et ce alors que les crises internationales et le climat social chaotique perdurent. On peut donc être inquiet pour 2023, et la baisse du pouvoir d’achat pourrait bien rependre.

publié le 14/09/2023 Par Olivier Berruyer

Alors qu'au trimestre précédent, l’Insee annonçait une croissance de 0,2 % au 1er trimestre 2023, ô surprise, une discrète révision indique que finalement, eh bien non, la croissance était nulle... Le deuxième trimestre est annoncé avec une croissance étonnement élevée de +0,5 %, dont nous allons chercher à comprendre l’origine.

Rappelons tout d’abord que ces chiffres sont calculés avec le controversé indice des prix de l’Insee, mais que celui d’Eurostat, à la méthode de calcul harmonisée en Europe, est actuellement supérieur d’environ 1 point de pourcentage.

De façon générale, les calculs de ces deux instituts publics de statistique ont fortement divergé en 2022. Au final, l’écart entre leur évaluation de l’inflation depuis 2015 atteint 2,5 %, pour une croissance totale durant cette période de +9,4 %. Il y a donc une incertitude sur au moins le quart de la valeur de la croissance de ces 8 dernières années, ce qui est colossal.

Si on utilisait le chiffre d’Eurostat, nous serions probablement en récession à l'heure actuelle. En effet, « la croissance du PIB » correspond à son augmentation sous déduction du montant de l’inflation. Le calcul de ce dernier a donc une grande importance pour la communication du gouvernement.

Au final, selon l’Insee, après le choc de la crise du Covid, la croissance sur un an semble donc se stabiliser autour de +1 %.

Il y a clairement « une panne » du PIB trimestriel français, qui semble « caler » à un niveau deux fois moindre que son niveau de 2017-2019.

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