Presque 500 ans après sa mort, le nom de Machiavel est encore associé à la perfidie, à la ruse et à l’immoralité. Quentin Skinner, dans cet ouvrage dédié au philosophe italien (1981), déconstruit cette idée d’une doctrine machiavélique privée de toute référence morale.

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Skinner y retrace la vie et la pensée de Machiavel pour comprendre comment il a été amené à définir « une éthique de la politique, qui ne place rien si haut que la gloire civique et la liberté ».

Ce qu’il faut retenir :

Machiavel est éduqué dans la tradition humaniste, d’origine romaine et qui avait été remise à l’honneur par les universitaires italiens du XIVe siècle. Grâce à cette formation, il est nommé, à seulement 29 ans, chef de la seconde chancellerie de Florence. Durant quinze années, il est ainsi amené à voyager pour le compte de la république, se formant une première opinion sur la politique.

En 1512, la république fut abolie et les Médicis revinrent au pouvoir. Révoqué de son poste à la chancellerie, Machiavel, de diplomate, devint simple homme de lettres. La pensée politique qu’il a alors développée s’inscrit parfaitement dans la tradition humaniste dans laquelle il avait été élevée, mais s’en détache aussi radicalement sur certains points.

Dans Le Prince, Machiavel s’appuie ainsi sur les concepts humanistes de Fortune et de virtù, mais en donne une définition personnelle : le Prince, afin d’obtenir gloire et honneur pour lui-même et pour son État, doit être virtuoso, c’est-à-dire, selon Machiavel, savoir faire le mal lorsque les circonstances l’exigent.

De même, dans ses Discours, il défend l’idée humaniste selon laquelle un État puissant est celui qui favorise le bien général au détriment de l’intérêt particulier – en somme, une république. Cependant, au contraire des penseurs humanistes, qui récusent toute forme de division dans un État, Machiavel recommande de se servir des oppositions entre le peuple et la noblesse, afin que chacun de ces partis se surveille mutuellement et empêche ainsi les dérives et la corruption de l’État.

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