En Asie, des élections sous le signe du népotisme et de l’autoritarisme

En janvier et février dernier, les électeurs du Bangladesh, du Pakistan et de l’Indonésie ont été appelés aux urnes lors d'élections empreintes de népotisme, d'autoritarisme, de corruption et d'abus de pouvoir. Retour sur ces importantes élections bien trop peu commentées en Occident.

publié le 03/04/2024 Par Jack Thompson

Que ce soit la Thaïlande des Shinawatra, le Singapour des Lee, ou encore les Philippines des Marcos, en Asie, les élections nationales relèvent très souvent d’une « affaire de famille ». Au Bangladesh, les Zia et les Sheikh s’affrontent depuis la création du pays en 1971. Petit rappel historique : incorporé au Pakistan en 1947 lors de la partition indo-pakistanaise en tant que « Pakistan Oriental », le futur Bangladesh n’avait pratiquement rien en commun avec le Pakistan occidental, sinon l’islam. Un quart de siècle plus tard, la séparation d’un Pakistan scindé en deux parties distantes de 1 600 km s’effectue dans la douleur. De mars à décembre 1971, ce conflit se solde par 2 à 3 millions de morts et entre 8 et 10 millions de réfugiés.

Héros de cette guerre d’indépendance sanglante, le « père de la nation » Sheikh Mujibur Rahman sera assassiné en 1975 lors d’un coup d’État. Un militaire, Zia ur-Rahman est alors propulsé au pouvoir. Élu président en 1977, à son tour, il sera finalement assassiné en 1981. L’armée chapeautera les pouvoirs civils jusqu’à la mise en place d’un système démocratique en 1991. Khaleda Zia – la veuve de Zia ur-Rahman – sera élue Première ministre et le restera jusqu’en 1996. Sheikh Hasina, qui n’est autre que la fille du Sheikh Mujibur Rahman, lui succède.

De 2001 à 2006, Khaleda Zia revient au pouvoir. Las, son mandat se termine dans l’impasse, un gouvernement intérimaire assure le relais. Le Bangladesh traverse alors une longue crise politique qui s’achève le 29 décembre 2008 par la réélection de Sheikh Hasina. Depuis, celle-ci a remporté les scrutins de 2014, 2018 et 2024. En simplifié, la vie politique bangladaise se résume à l’affrontement entre deux femmes, deux bégums au caractère d’acier.

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