Le sujet des inégalités de revenu est au centre des préoccupations des citoyens. Pourquoi ? Parce qu’il est fondamental pour juger de l’égalité des chances et de la justice sociale, deux piliers du modèle social français. Ce thème se retrouve donc fréquemment dans les débats politiques, car les nouvelles lois sont très souvent un simple moyen de décider qui va gagner et qui va perdre de l’argent au sein d’un pays. Or, le néolibéralisme a la rare particularité d’avoir mis la hausse des inégalités au cœur de son projet politique — une dérive que nous subissons depuis la fin des années 1970. Ses conséquences sociales ont rapidement fragilisé les sociétés où ce projet néfaste s’est répandu. Nous vous proposons donc aujourd’hui un tour d’horizon des inégalités de revenu en France. Ces débats sont souvent biaisés par un manque flagrant de données officielles objectives ; cet article a pour objet de combler ce manque.
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1- L'exception des Trente Glorieuses
2- Une baisse des inégalités brisée par le néolibéralisme
3- Une hausse des inégalités qui cache bien des choses
4- Une explosion des revenus des ultra-riches sous Macron
Ce qu'il faut retenir
Contrairement à une idée reçue, le libéralisme originel, qui défendait la liberté à outrance, ne se voulait pas inégalitaire. Un des grands libéraux français, Frédéric Bastiat, a écrit : « Si j'avais le malheur de ne voir dans le capital que l'avantage de capitalistes, […] je me ferais Socialiste ; car de manière ou d'autre, il faut que l'inégalité s'efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l'État, à la contrainte, à l'art, à l'utopie. »
Les choses se sont inversées avec l’émergence du néolibéralisme à la fin des années 1970, qui défendait la nécessité d’enrichir les plus riches pour que l’argent « ruisselle » vers les plus pauvres — un ruissellement que l’on attend toujours. Par la suite, les néolibéraux n’ont même plus pris la peine d’essayer de justifier leur politique de prédation. Le meilleur résumé de cette dérive est peut-être cette citation en 1984 de Jacques Delors, un des « pères de l’Europe (néolibérale) » : « une société progresse aussi grâce à ses inégalités. » (plus d’incroyables citations de Delors dans cet article) Le présent article vise à dresser un bilan des politiques menées depuis près d’un demi-siècle, en commençant par les inégalités de revenus.
L’exception des Trente Glorieuses
Le « revenu » se définit comme l’ensemble des ressources perçues, en monnaie ou en nature, par un individu, une entreprise ou une administration en contrepartie d’un travail (salaire brut, pension), d’une activité (profit) ou de l’immobilisation d’un capital (loyer perçu, intérêt, dividende…). On raisonnera ici sur le revenu national moyen par adulte.
Pour analyser correctement l’évolution des inégalités de revenu, il faut tout d’abord disposer d’une bonne vision de l’évolution du revenu moyen réel (c’est-à-dire corrigé de l’inflation) en France au cours du temps. En effet, avant de réfléchir à l’évolution de la répartition des parts du gâteau, il faut connaître l’évolution de sa taille. Et cette taille a littéralement explosé : le revenu moyen a été multiplié par plus de 6 depuis 1900, passant de 600 € à 3 700 € par mois en 2022. Ce revenu a connu des évolutions très marquées dans les deux derniers siècles, au cours de cinq périodes assez distinctes :
- entre 1820 et 1929, la France connaît une croissance modérée de 1 %, faisant progresser le revenu par adulte de 200 € à 700 € par mois ;
- entre 1930 et 1944, ce sont les années noires avec une décroissance de -4 % par an, de sorte que le revenu retombe à 400 € par mois ;
- entre 1945 et 1973, ce sont les années de cocagne : les Trente Glorieuses, au taux de croissance annuel de plus de 6 %, propulsent le revenu moyen à 2 200 € par mois. Cette époque a cependant correspondu à des circonstances exceptionnelles (reconstruction, mécanisation, exode rural, modernisation, etc.) qui ne sont pas reproductibles. L’exception c’étaient les Trente Glorieuses, et non la situation actuelle, comme nous l’avons vu dans notre article sur l’historique de la croissance en France ;
- entre 1974 et 2007, la « croissance magique » s’est envolée : le pays a retrouvé sa croissance modérée de 1 %. Le revenu moyen a cependant progressé à 3 350 € par mois ;
- entre 2008 et 2022, le pays est englué dans la stagnation, avec une croissance rachitique de 0,1 %, payée à coup de centaines de milliards de déficits. Le revenu national moyen est à peine propulsé à 3 700 €.
Une baisse historique des inégalités de revenus brisée par le néolibéralisme
Pour connaître l’impact que ces hausses de revenu ont eu sur les inégalités, nous utilisons ici un indicateur solide : le ratio Piketty, entre le montant du revenu national perçu par les 10 % qui gagnent le plus (« Top 10 % », qu’on pourrait appeler « les riches »), et le montant perçu par les 50 % qui gagnent le moins (« Bottom 50 % »). Pour la France, cinq grandes périodes se sont dessinées depuis 1900 :
- entre 1910 et 1945, les inégalités diminuent incroyablement : la part des revenus du Top 10 passe de 20 à 8 fois celle du Bottom 50. C’est ce qu’on appelle la Grande compression des inégalités. Il y a plusieurs causes à cela : la destruction du capital et la forte inflation de la guerre qui lamine les revenus du patrimoine, la dépression, la mise en place de l’impôt sur le revenu et sur les successions (qui a mis fin à la société de rentiers qui prévalait à Paris du XIXe siècle), etc. En réalité, les inégalités baissent, car les revenus des plus riches baissent bien plus fortement que le revenu des plus pauvres ;
- entre 1946 et 1967, alors que les revenus explosent grâce à la croissance des Trente Glorieuses, les inégalités repartent à la hausse, en raison de la reconstitution du capital qui entraîne une croissance des revenus du capital ;
- entre 1968 et 1982, les inégalités reculent. Mai 1968 marque un tournant : la forte hausse du salaire minimum à ce moment va se poursuivre jusqu’en 1982 (+130 % de pouvoir d’achat sur la période), et se diffuser dans les salaires bas à moyens, ce qui a réduit les inégalités de revenus ;
- entre 1983 et 2008, le pays est englué dans la stagnation. La forte hausse du coût du travail non qualifié des années 1970 se paye hélas par une explosion du chômage. Les gouvernements épousent les thèses du néolibéralisme : ils dérégulent, limitent les progressions de salaire, etc. Les inégalités stagnent;
- depuis 2009: passés les effets de la crise, les inégalités se mettent à remonter. Les politiques de Macron depuis 2015 poussent le néolibéralisme à ses limites, en baissant fortement les impôts des plus riches et en subventionnant les entreprises rentables. Les inégalités augmentent de nouveau ; moins que dans d’autres pays, certes, en raison des résistances françaises, mais la hausse reste notable.
Pour comprendre la suite de cet article, précisons qu’il va nous falloir couper la population en 10 fractions égales, qu’on appelle déciles si on coupe en 10, et centiles si on coupe en 100. On appellera Bottom 50 % (de bottom, bas) l’ensemble des 5 premiers déciles (c’est donc la moitié de la population qui gagne le moins), et Top 10 % et Top 1 % (de top, haut) le 10e décile et le 100e centile, qui sont les personnes gagnant le plus. On notera enfin Middle 40 % (de middle, milieu) les déciles du 6e au 9e.
La représentation graphique de la répartition de la population en 3 groupes selon leurs revenus (0-50 %, 50-90 % et 90-100 %) permet de saisir de manière immédiate et frappante ce que sont les inégalités de revenus : les 50 % de la population qui gagnent le moins n’obtiennent que 20 % des revenus (alors qu’ils ont souvent les métiers les plus pénibles), contre 35 % des revenus pour les 10 % qui gagnent le plus. Le bloc central des classes moyennes (40 % de la population) obtient 45 % des revenus, ce qui est relativement équilibré.
Si on observe l’évolution du revenu du 1 % le plus riche et de celui du reste de la population (les 99 % les moins riches ou Bottom 99 %), on retrouve bien les grandes tendances précédemment décrites pour le 10 % le plus riche : la baisse des revenus du Top 1 % dans les années 1900-1945, la forte progression des revenus du Bottom 99 % entre 1968 et 1982, et le rattrapage du retard du Top 1 % dans les années 1990-2005, comblant le retard accumulé et donc les effets égalitaires de la Grande compression.
Si on synthétise la situation actuelle et l’évolution récente, on constate assez facilement que la hausse des hauts revenus (10e décile) a été très forte depuis 1995 (+ 35 %), soit nettement plus que les autres déciles (de 10 à 20 %, dont 12 % pour le 9e décile). La progression des revenus des cadres est désormais proche de celle des employés, pendant que celle des dirigeants s’envole.
Il apparaît aussi que le niveau des 10 % des plus hauts revenus brise la progression assez régulière du 2e au 9e décile ; la part des hauts revenus semble près de deux fois « trop grosse » par rapport à une progression logique. Il semble donc y avoir un phénomène de parasitage par les plus hauts revenus, qui privent donc les autres groupes d’une partie des leurs.
On peut facilement illustrer la problématique. Imaginons que le 10e décile ait un revenu moyen de 8 000 € par mois plutôt que 13 000 € (ce n’est d’ailleurs pas trop difficile à imaginer, c’est exactement le revenu qu’ils avaient entre 1975 et 1985). En redistribuant ces 5 000 € « économisés » aux 40 % de la population qui gagne le moins, on pourrait doubler leur revenu.
Une hausse modérée des inégalités qui cache bien des choses
Le recul des inégalités avant 1945 est frappant, en particulier avec la Révolution industrielle qui a fait reculer la pauvreté, puis les effets de la crise de 1929 et des deux Guerres mondiales. À l’échelle de ces grandes évolutions sur la base de cette fragmentation assez classique, il apparait que, malgré le développement du néolibéralisme, les inégalités de revenus ont relativement peu augmenté depuis 1990 : la part des revenus du Top 10 % est « seulement » passé de 33 à 35 % des revenus. Et encore, en 2014, elle était toujours de 33 % ; la hausse (modérée) des inégalités date clairement de la prise du pouvoir d’Emmanuel Macron.
Cependant, la hausse étant limitée, une analyse trop rapide pourrait conclure qu’il n’y a finalement rien eu de très exceptionnel avec Emmanuel Macron, puisque le pays a déjà connu des hausses de la part des revenus du Top 10 % bien plus importantes, comme dans les années 1950 ou 1980. Et il est également vrai que la progression des hauts revenus en France a été sans commune mesure avec celle aux États-Unis, pays où le néolibéralisme a pu agir sans limites, ce qui a fait s’envoler les inégalités.
On devrait donc se réjouir de constater que, malgré des décennies de néolibéralisme, notre pays a su résister à une explosion des inégalités, comme en ont connu les pays anglo-saxons. Cela tient certainement aux profondes valeurs d’égalité que porte notre pays, comme l’a expliqué Emmanuel Todd dans la masterclass qu’il a réalisée pour Élucid :
Tout ceci est vrai, mais si on s‘arrête là, l’analyse passe alors à côté d’un élément essentiel : l’évolution des très hauts revenus.
Pour cela il faut aller bien plus profondément dans l’analyse. Il faut cependant savoir que l’Insee ne diffuse annuellement que de rares données parcellaires, et qui concernent essentiellement les déciles de population (groupes de 10 %), donc le Top 10 %. Hors « pas de données », implique « pas d’information » et donc « pas de débat politique ». Nous saluons ici le travail sur les inégalités initié il y a 30 ans par Thomas Piketty, et poursuivi depuis par plusieurs de ses collègues (par exemple Bertrand Garbinti, Jonathan Goupille-Lebret, Antoine Bozio, Malka Guillot, Lucas Chancel, Gabriel Zucman…). Cet article doit énormément à leurs travaux et données.
Grâce à ces données, nous pouvons pénétrer dans les mondes fermés des très hauts revenus et des très grandes fortunes. Il devient ainsi possible d’analyser en détail les revenus moyens par adulte (avant impôts et cotisations sociales), et ce jusqu’au groupe des 500 happy fews qui perçoivent plus de 1,5 million d’euros chaque mois (soit l’équivalent moderne des « 200 familles »).
Contrairement à une idée reçue, les inégalités ont tendance à croitre avec le niveau de revenus, y compris parmi les ultra-riches. On a vu que les 10 % des plus hauts revenus gagnent 9 fois plus que les 50 % qui gagnent le moins dans l’ensemble de la population. Mais les 10 % qui gagnent le plus parmi les 50 000 Français aux plus hauts revenus gagnent 11 fois plus que les 50 % qui gagnent le moins dans ce groupe. Et c’est encore vrai pour les seuls 5 000 plus hauts revenus riches : les inégalités de revenus ont une structure quasiment fractale (c’est-à-dire qu’elle se répète, quelle que soit la taille du groupe).
Les inégalités de revenus semblent être un profond fait anthropologique.
Une explosion des revenus des ultra-riches durant la présidence Macron
L’analyse de l’évolution des revenus dans le temps montre bien qu’il se passe quelque chose de très particulier au niveau des très hauts revenus, qui ont beaucoup augmenté ces dernières années.
Ainsi, on observe depuis 1990 les grandes tendances suivantes :
- les 40 % de la population les plus pauvres ont connu une nette croissance de leurs revenus dans les années 1990, qui ont atteint un pic au moment de la crise de 2008. Depuis lors, leurs revenus réels ont diminué, et ils sont toujours de 4 % à 8 % inférieurs à leur niveau de 2008 ;
- les 59 % suivants (ne manque donc que le Top 1 %) ont suivi une évolution similaire, sauf qu’ils ont retrouvé leur niveau de 2008, qu’ils dépassent seulement de 0 % à 4 %, et ce au bout de 15 ans. C’est une grande stagnation;
- de façon très étonnante, les 500 000 personnes appartenant aux 90 % qui gagnent le moins parmi le 1 % qui gagne le plus (p 99— p 99,9), qui touchent entre 20 000 et 70 000 € par mois, ont vu leurs revenus réels diminuer depuis 2008 (ils touchent toujours 6 % de moins qu’en 2008) ;
- les 50 000 personnes appartenant au groupe des 90 % qui gagnent le moins parmi le 0,1 % qui gagne le plus (p 99,9— p 99,99), qui touchent entre 70 000 et 300 000 € par mois, ont vu leurs revenus réels légèrement progresser depuis 2008 (de 12 % en 15 ans, c’est donc une quasi-stagnation) ;
- les 5 000 personnes appartenant au groupe aux 90 % qui gagnent le moins parmi le 0,01 % qui gagne le plus (p 99,99— p 99,999), qui touchent entre 300 000 et 1 500 000 € par mois, ont vu leurs revenus réels très fortement progresser depuis 2008, de près de 50 % en 15 ans ;
- les 500 personnes appartenant au Top 0,001 %, qui touchent plus de 1 500 000 € par mois, ont vu leurs revenus réels totalement exploser depuis 2008: ils ont pratiquement triplé depuis 2008.
Évidemment, une telle disproportion a une conséquence majeure : cela signifie que les ultra-riches ont accaparé la majorité des gains de la croissance des dernières années. C’était bien entendu le « projet » de Macron.
Deux groupes n’ont pratiquement rien perçu des fruits de la croissance : les 40 % les plus pauvres, mais aussi, étonnamment, les 20 % qui gagnent le plus (Top 1 % exclu, donc le groupe p80-p99), c’est-à-dire les cadres, qui sont donc aussi des grands perdants du macronisme. Les classes moyennes, soit 40 % de la population (p40-p80), ont perçu 25 % des fruits de la croissance. Et le Top 1 % s’est goinfré, captant 70 % des fruits de la croissance, de manière extrêmement inégalitaire en son sein.
Pour bien percevoir cette anomalie historique et démocratique qu’est le macronisme, on peut comparer le partage des fruits de la croissance à différentes périodes.
Entre 1946 et 2016, les répartitions des fruits de la croissance étaient inégalitaires, mais elles se rapprochaient, en gros, de la répartition inégalitaire de l’ensemble des revenus. Il n’y avait pas d’anomalie dans la répartition. Entre 1900 et 1946, lors de la Grande compression des inégalités, le Top 1 % voyait chaque année ses revenus réels diminuer, malgré la croissance économique. Le macronisme est la grande revanche de cette période : le Top 1 % s’est arrogé la vaste majorité des fruits de la croissance.
Si on analyse l’évolution de la proportion de l’ensemble des revenus capté par chaque groupe, l’anomalie macroniste saute aux yeux : les ultra-riches ont vu en 2022 leur part se rapprocher de celle des années 1930. Les 200 familles atteignent même une part record depuis 1945.
Cependant, ces captations restent heureusement encore loin de celles du XIXe siècle ; il est cependant remarquable de découvrir que la petite hausse de la part du Top 10 % (que nous avons observée en début d’article) soit en réalité causée que l’énorme hausse du seul Top 0,001 %…
En synthèse, on peut représenter l’évolution du taux de croissance annuel des revenus, selon le niveau de revenu, à différentes époques. On voit très bien que la Grande compression des inégalités de la période 1900-1945 a été réalisée par une diminution des revenus réels des riches ; la compression des années 1968-1982 a été obtenue par un différentiel de croissance en faveur des bas revenus, après les grèves de mai 1968. Le différentiel était inversé durant les années 1945-1967. Le caractère extrêmement inégalitaire du néolibéralisme saute aux yeux pour les années 1983-2022, où il a avantagé essentiellement le Top 0,1 %.
La situation des taux de croissance des ultra-hauts-revenus durant les années Macron se passe de commentaire.
Au final, cette analyse permet donc de mieux cerner les gagnants de la politique économique d’Emmanuel Macron : ce sont les 5 000 personnes qui gagnent plus de 300 000 € par mois. Mais à l’intérieur de ce groupe, c’est le grand jackpot pour les 500 qui gagnent plus de 1 500 000 € par mois. Comme ces privilégiés sont extrêmement peu nombreux, cela explique pourquoi les inégalités globales (qui utilisent la part du Top 10 %) ont peu augmenté. Mais le détournement de croissance à leur profit est un pur scandale, sans précédent depuis deux siècles. Il était ainsi bien trop réducteur de dire de Macron qu’il est le « président des riches » : il est en réalité bien plus celui des seuls « ultra-riches ».
Ce qu’il faut retenir
Les inégalités de revenu étaient très élevées jusqu’au début du XXe siècle. Les deux Guerres mondiales, les Trente Glorieuses et des politiques fiscales agressives les ont fait fortement régresser, avant qu’elles rebondissent légèrement depuis la crise de 2008.
Actuellement, les 10 % qui gagnent le plus perçoivent 35 % de l’ensemble des revenus et le Top 1 % perçoit 7 % du total. Les revenus de ce 10e décile ont fortement augmenté depuis 1995 (+ 35 %), contrairement aux autres déciles. La progression des revenus des cadres est désormais proche de celle des employés, pendant que celle des dirigeants s’envole.
Les revenus des ultra-riches ont triplé depuis 2008, capturant à leur profit l’essentiel de la croissance. On connaît donc les grands gagnants de la politique économique d’Emmanuel Macron : ce sont les 5 000 personnes qui gagnent plus de 300 000 € par mois. Mais à l’intérieur de ce groupe, c’est le grand jackpot pour les 500 qui gagnent plus de 1 500 000 € par mois.
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