L'économie des start-ups a récemment explosé en Inde, avec une forte hausse du nombre de « licornes » indiennes. En effet, leur nombre a doublé en 2021, passant de 44 à 84, avant d'atteindre 100 avec l'arrivée récente de la néobanque Open. Pour Ram Divedi, spécialiste des questions indiennes et intervenant à l’École de Guerre Économique, ce succès est le résultat d’un travail de longue haleine de l’Inde, initié dans les années 1990. Depuis, « l’Inde s’est progressivement imposée comme une référence dans le domaine. »
Ram Divedi enseigne la géopolitique de l’Inde, en lien avec la question du renseignement, et est actionnaire de la start-up Pravaig Dynamics, constructeur de voitures électriques basé à Bangalore.
Louise Bosq (Élucid) : L’Inde est devenue un acteur majeur en matière de start-ups. Cette évolution semble soudaine, mais s’agit-il véritablement d’un phénomène nouveau ?
Ram Divedi : Après les États-Unis et la Chine, l’Inde constitue aujourd’hui le troisième marché de start-ups le plus important. Ce succès n’a rien de nouveau ou de surprenant. Il s’est construit depuis les années 1990, lorsque le ministre de l’Économie de l’époque, Manmohan Singhqui, futur Premier ministre, a entrepris de réformer en profondeur le pays. Il a décidé de concentrer les efforts de développement sur deux secteurs d’activité : le secteur pharmaceutique et l’informatique. Plus précisément, il s’agissait d’orienter la formation universitaire et la recherche et d’aider les entreprises à renforcer ces secteurs.
L’Inde est ainsi devenue relativement compétitive dans ces domaines. En matière pharmaceutique, le pays est devenu le premier producteur mondial de médicaments génériques. S’agissant de l’informatique, le développement a été tout aussi remarquable. Pourtant, dans les années 1990, rien ne présageait d’une telle progression. En effet, le coût d’entrée sur le marché de l’informatique n’était pas aussi faible qu’aujourd’hui. À l’époque, peu de gens possédaient une installation électrique dans leur habitation et encore moins disposaient d’un internet personnel. Quoique le risque fut grand, la possibilité d’obtenir un important bénéfice l’était tout autant.
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