Comment l'Occident exclut les pays du Sud de la science du climat

Les effets du réchauffement climatique, dus aux émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES), sont désormais palpables : la planète affronte des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents. Ce sont les pays du Nord ( 1 ), en prospérant grâce à l’extraction intensive de ressources naturelles et la combustion des énergies fossiles, qui sont les principaux émetteurs historiques des gaz à effet de serre. Ironie du sort, les pays du Sud, pourtant les moins responsables, sont les plus affectés.

Comment l'Occident exclut les pays du Sud de la science du climat

Dans la suite de l’article et dans les légendes des graphiques, l’Occident désigne un agrégat géographique héritier des anciennes puissances du XIXe siècle constituées des États-Unis, du Canada, de l’Europe y compris la Russie, d’Israël, de la Nouvelle Zélande et de l’Australie.

L’asymétrie historique de développement socio-économique Nord/Sud perdure et se retrouve aujourd’hui au sein de la recherche climatique mondiale ou du GIEC. Ainsi, les trois quarts de la population vivent dans les pays en développement tandis que les trois quarts des chercheurs du domaine du climat les plus influents et la moitié des contributeurs du GIEC sont en Occident.

Ce déséquilibre représentatif se retrouve dans la répartition des moyens et induit une production de connaissances qui émane majoritairement des pays développés, et qui occulte, de fait, les savoirs et les besoins des pays en voie de développement.

Cette exclusion des pays du Sud se retrouve dans les scénarios de lutte contre le réchauffement étudiés, où la mansuétude vis-à-vis du modèle de croissance économique des pays riches fait porter les plus gros efforts sur le reste du monde, alors que c'est bien ce Sud global qui est à la fois le plus vulnérable et le moins responsable vis-à-vis du réchauffement climatique.

Repris par le GIEC, ces scénarios ne sont pas officiellement des préconisations, mais un état des lieux des connaissances. Toutefois, ils sous-tendent la mise en place des stratégies politiques nationales : « En souscrivant aux rapports du GIEC, les gouvernements reconnaissent la légitimité de leur contenu scientifique. Les travaux de l’organisation se veulent, par conséquent, utiles pour la prise de décision, mais sans intention de dicter l’action à engager ».

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