Une proposition de loi, portée par le sénateur LR de Haute Loire, Laurent Duplomb, vise à « lever les contraintes » à l’exercice du métier d’agriculteur. En réalité, celle-ci propose de réintroduire certains pesticides – notamment les néonicotinoïdes – et à assouplir les règles pour les retenues d'eau (favoriser les mégabassines) et les bâtiments d’élevages (favoriser l'élevage industriel), et s'avère loin d’être une réponse efficace à la profonde crise agricole que connaît la France actuellement. Les agriculteurs en colère disent non à la loi Duplomb qui va encore favoriser l'agro-industrie au détriment des petites exploitations locales.

Revenus insuffisants, concurrence jugée déloyale, conditions de travail difficiles, défis liés au changement climatique, transition agroécologique… Les agriculteurs sont à bout et ne savent plus quoi faire pour être entendus et compris. Le mal-être agricole est si fort que nombreux sont ceux qui finissent par se suicider. Longtemps tabou, la parole a commencé à se libérer ces dernières années. La Sécurité Sociale Agricole (MSA) indique dans son rapport :
« Les assurés agricoles ont un risque plus élevé de décès par suicide que la population générale. Les personnes affiliées au régime agricole, consommant des soins et âgées de 15 à 64 ans, ont un risque de mortalité par suicide supérieur de 43,2 % à celui des assurés tous régimes de la même tranche d’âge. Pour les personnes de 65 ans et plus, les bénéficiaires du régime agricole présentent un risque de mortalité par suicide deux fois plus élevé que les assurés tous régimes. »
En réponse à la croissance de ce mal-être agricole, le sénateur LR de Haute Loire, Laurent Duplomb, a déposé une proposition de loi en novembre 2024 : la loi Duplomb. Le 26 mai dernier, alors que la loi était examinée à l’Assemblée nationale, les députés favorables au texte ont néanmoins voté une motion de rejet préalable pour contourner les propositions d'amendements de l'ensemble des députés (et notamment de ceux de l'opposition) dans un véritable hold-up démocratique. « Notre groupe votera donc cette motion de rejet, pour permettre l’examen du texte en CMP et lui donner ainsi toutes les chances d’aboutir. Nous faisons ce choix avec responsabilité, avec gravité et, surtout, avec une profonde loyauté à l’égard du monde agricole » a assuré Henri Alfandari, membre du groupe Horizons & Indépendants, lors de l’examen de la loi dans l’Hémicycle.
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