Emblème du techno-solutionnisme (le fait de considérer l’innovation technologique comme la plus à même de résoudre les problèmes sociaux et écologiques), la géo-ingénierie se présente comme une alternative face au changement climatique : plutôt que de réduire notre influence sur le climat, les technologies en question visent à inverser les effets du changement climatique en agissant directement dans l’atmosphère. Appliquée à long terme et à l’échelle globale, la géo-ingénierie sonne comme une absurdité. Pourtant, elle mobilise de plus en plus de capitaux et d’attention.

publié le 09/05/2025 Par Jordi Lafon

Alors que les limites planétaires sont atteintes les unes après les autres et que le jour du dépassement se rapproche dangereusement du début de l’année, la logique voudrait que l’humanité diminue sa consommation de ressources naturelles et adopte un mode de vie plus sobre. Face aux difficultés à réduire l’impact de notre activité sur notre environnement, d’autres préfèrent défendre l’idée que si nous avons été capables de dérégler le climat, nous serons capables de le « re-régler ». Cette approche s’appelle la géo-ingénierie, à savoir, l’intervention technologique délibérée sur le système climatique afin de contrer le réchauffement de la planète ou d’en atténuer les effets.

Pourquoi tant d’absurdités ? Pour ne pas abandonner la croissance bien sûr !

Pour les partisans du techno-solutionnisme, le progrès technologique est le meilleur moyen de résoudre tous nos problèmes, qu’ils soient économiques, sociaux ou environnementaux, qu’importe si une large partie d’entre eux ont pour cause l’innovation technologique elle-même. La géo-ingénierie s’inscrit parfaitement dans cette pensée puisqu’elle consiste à développer des technologies puis à les déployer dans le but de réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère, voire à contrer la chaleur produite par le soleil pour limiter le réchauffement des températures.

Ces technologies permettraient ainsi de poursuivre toutes les activités humaines participant au réchauffement climatique, sans les modifier, et de corriger, après coup, les émissions de CO2 ou tout autre dégât produit sur le climat. Ces techniques sont diverses, mais ont pour point commun d’être plus que douteuses, surtout quand on cherche à les appliquer à l’échelle globale et sur le temps long, ce qui est indispensable pour contrer efficacement le réchauffement climatique.

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