Longtemps pensé comme le garant de l'indépendance énergétique de la France, le programme nucléaire a pâti depuis plusieurs décennies de décisions contradictoires qui remettent sa viabilité en question.
- « Il y a quelques années encore, vous souhaitiez fermer quatorze réacteurs nucléaires, aujourd'hui vous annoncez que vous voulez en construire quatorze, vous avez totalement changé d’avis ? »
- « Pas du tout ! Simplement, c'est du temps long ! »
On pourrait difficilement mieux illustrer les atermoiements de la politique nucléaire française que par ce bref échange entre Anne-Claire Coudray et Emmanuel Macron lors de l'émission « La France face à la guerre », lundi 14 mars sur TF1.
Pour le comprendre, il faut rembobiner de dix ans et revenir en 2011. Le Japon vient d'être victime d'un tsunami qui a sérieusement endommagé la centrale de Fukushima, provoquant le deuxième accident nucléaire le plus grave de l'histoire après celui de Tchernobyl en 1986.
L'ensemble du monde réagit à cette catastrophe : l'Allemagne décide de mettre fin à son programme nucléaire.
Quant à la France, pays le plus nucléarisé du monde avec 75 % de son électricité provenant de la fission de l'uranium, elle se situe à la veille d'une élection présidentielle décisive.
Si le président sortant, Nicolas Sarkozy, n'entend pas remettre en cause l'outil nucléaire, le candidat à la primaire socialiste, qui lui succédera l'année suivante, François Hollande, propose de réduire sa part dans le « mix » électrique français à 50 % d'ici 2025. Lorsqu'il prend ses fonctions en 2012, il amène à l'Élysée Emmanuel Macron, son secrétaire général adjoint, qui deviendra son ministre de l'Économie deux ans plus tard.
De 75 à 67 % du mix électrique
Finalement, ce n'est pas le bouleversement annoncé qui s'est produit, mais une lente érosion : avec l'arrêt des deux réacteurs de Fessenheim en Alsace, cette part est passée à 67 % en 2020.
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