L’Université française est aux abois. Elle supporte des coupes budgétaires renouvelées et le simple fait d'accomplir ses missions devient presque impossible. La liste des maux est bien longue : insuffisance de créations de postes, recours à un volant de vacataires de plus en plus important, immobilier insuffisant, taux d’encadrement des étudiants en berne, etc. En outre, les crédits alloués à la recherche baissent, sans compter une fuite des cerveaux significative, qui interroge sur l’avenir du pays au-delà de l’institution elle-même. Or, les réformes récentes, comme la loi sur l’autonomie des universités, ont ajouté plus de problèmes que de solutions. Alors qu’il est plus que nécessaire d’accroître la qualité de la main-d’œuvre et de soutenir la recherche et le développement, le déclin irrémédiable de l’université française largement sous-financée, et pleinement abandonnée par ses élites ne peut qu’inquiéter.

publié le 07/04/2025 Par Frédéric Farah

En février 2024, il y a un an, par le moyen d’un décret, l’enseignement supérieur subissait une annulation de crédits qui représentait presque 3 % de son total, soit une coupe de 904 millions d’euros sur un total de 31,8 milliards. Ce ministère devait assurer 8 % des coupes totales du budget, alors qu’il n’en représente que 5,5 %. C’est dire que lorsque sonne l’heure de l’austérité, c’est bien l’avenir d’une nation qui est mis en jeu.

Pourtant, en 2020, la loi de programmation de la recherche avait sanctuarisé en apparence les crédits destinés à l’enseignement et à la recherche. Le programme 172 « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires », pilier de la recherche, obtenait 324 millions de crédits supplémentaires en décembre 2023 pour le budget 2024, mais les voyait amputés de 383 millions deux mois plus tard.

Et cette purge ne trouve pas de fin, car le budget Bayrou continue les potions amères avec plus d’un milliard de réductions budgétaires par rapport à l’an dernier. La recherche subit les coupes les plus drastiques : un quart du budget en moins dans l’énergie, le développement et la mobilité durable et presque moitié moins pour la recherche économique et industrielle.

Cet aperçu de deux ans de coupes budgétaires pourrait se détailler davantage et s’approfondir, tant les nombres sont depuis des années au désavantage de l’enseignement supérieur. Alors, comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi la recherche est-elle à l’abandon et pourquoi l'université est-elle en déshérence ?

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