Début 2025, le New York Times révélait que les États-Unis avaient atteint un bien triste record : au cours du mois de janvier, plus de 770 000 Américains ont passé la nuit dehors... Alors que l’administration Biden a quitté par la petite porte la Maison-Blanche, c’est la pauvreté qui s’est rappelée aux Démocrates tant elle est endémique. Et en effet, l'augmentation de l'inflation a jeté une lumière crue sur la misère américaine ; la défaite électorale des Démocrates doit aussi chercher de ce côté-là. À l’opposé, la France devrait offrir un paysage plus rassurant sur la question et pourtant, elle est aussi en voie d’américanisation à sa manière, avec une situation économique de plus en plus préoccupante. Deux nations différentes, mais dont les visages de la pauvreté peuvent parfois se ressembler.

« Le système ne s’autorégule pas et, s’il n’est pas orienté, il sera incapable de transformer notre pauvreté actuelle en abondance possible. » – John Maynard Keynes, 1934
« Cette administration aujourd'hui, ici et maintenant, déclare une guerre inconditionnelle à la pauvreté en Amérique. J'exhorte le Congrès et tous les Américains à se joindre à moi dans cet effort. » – L. B. Johnson. Discours sur l’État de l’Union, 8 janvier 1964
« Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. » – article 11, Préambule de la Constitution française de 1946
En 1934, l’économiste britannique John M. Keynes participait à une série d’émissions de radio dans laquelle il énonçait un paradoxe, celui de la pauvreté dans l’abondance. Selon lui, il était possible de faire coexister une vaste production de richesses avec une pauvreté qui, loin de se résorber, pouvait même persister voire croître. Plus de 90 ans plus tard, la pauvreté n’a pas disparu de l’horizon des sociétés capitalistes ; elle s’est transformée voire aggravée. Elle est bien souvent le miroir de leurs dysfonctionnements et nous renseigne sur la pluralité des crises qui les traversent : crise du logement, de l’emploi, de l’industrie, etc., et la liste pourrait s’allonger.
Les États-Unis et la France méritent observation en la matière. Le premier incarne jusqu’à ce jour la première puissance au monde ; pourtant, un récent article du New York Times faisant écho à un rapport du Annual Homelessness Assessment Report (AHAR), indiquait que lors d'une nuit de janvier 2025, le nombre de sans domicile s’était élevé à 771 480 personnes, soit 23 Américains sur 10 000. Quant à la France, l’un des principaux pays redistributeurs au monde (plus de 31,5 % de son PIB), son inquiétante situation économique nous montre une pauvreté croissante.
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