L’économie du numérique est présentée comme l’apothéose de la modernité par les entreprises du secteur. À l’origine de produits « innovants » et de méthodes « disruptives », ces entreprises ont cependant des habitudes qui rappellent fâcheusement une période totalement dérégulée du marché du travail, en particulier dans leurs relations avec les syndicats. Après avoir analysé les rapports qu’Amazon entretient avec ses employés et représentants syndicaux, intéressons-nous maintenant à Tesla.
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Aux États-Unis, l’absence de cadre unifié au niveau fédéral et une régulation très favorable aux entreprises font pencher la balance en défaveur des salariés. Si quelques exceptions notables subsistent, dans le secteur automobile par exemple, les entreprises font généralement régner leur loi sur des travailleurs isolés. Mais depuis quelques années, on constate un retour en force de l’action collective syndicale. C’est également le cas du secteur de la « Tech » dont les salariés, qui connaissent des conditions de travail extrêmement diverses, se mobilisent de plus en plus et pour des motifs très variés.
Elon Musk est un cas particulier dans ce système : par l’hyper-personnalisation dont il joue, parce qu’il est propriétaire ou actionnaire majoritaire de plusieurs entreprises – dont notamment Twitter (X), Neuralink, Tesla et SpaceX –, mais aussi en raison de sa fortune. Tout au long de l’histoire récente de Tesla, il ressort que ce sont des choix personnels pris par Elon Musk qui sont en cause : l’hyper-individualisation de la gestion de l’entreprise l’amène à prendre des décisions extrêmement coûteuses pour la santé des ouvriers sur les chaînes d’assemblage, y compris lorsque ces choix s’avèrent économiquement désastreux.
L'acquisition de Twitter : un point de bascule
Le 27 octobre 2022, après plusieurs mois d’hésitations, Elon Musk achète Twitter sous la contrainte. Il est obligé d’honorer l’accord de vente qu’il avait pris auprès des actionnaires, et qui lui coûte 43 milliards de dollars. S’ensuit un feuilleton tragi-comique, mais dont les conséquences les plus immédiates touchent les salariés de Twitter. Ils sont 7 500 lorsque Musk achète l’entreprise. En plusieurs vagues successives, Musk va licencier ou pousser au départ plus des trois quarts d’entre eux. La première fournée est déclenchée le 4 novembre 2022, lorsqu’un travailleur sur deux est mis à la porte.
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