Qui est Daniel Kretinsky, ce « baron du charbon » qui secoue l’élite française ?

Le « brillant », « fin stratège » et milliardaire de 48 ans, est connu pour miser à contre-courant dans des secteurs délaissés. En cinq ans, il a placé ses cartes en France dans le secteur des médias (Marianne, Le Monde, TF1…), de la grande distribution (Casino, Fnac-Darty…) et de l’énergie – et ce d’une main de maître. Celui qui a fait fortune dans les ressources fossiles a massivement renforcé son influence dans les hautes sphères politico-financières françaises.

publié le 31/10/2023 Par Marine Rabreau

Il fascine autant qu’il intrigue. L’homme d’affaires Daniel Kretinsky, à la tête de l'influent groupe industriel énergétique EPH – la plus grande entreprise nationale tchèque qui exploite en Europe des mines de charbon, des centrales à charbon et des infrastructures gazières – et d'une fortune estimée à près de 9 milliards d’euros par le magazine Forbes, est devenu en l’espace de cinq ans un acteur redoutable du business tricolore. Et un milliardaire redouté dans le paysage ultra-concentré des grands médias français.

C’est d’ailleurs par le rachat au groupe Lagardère Active des titres Elle, Télé 7 jours, Version Fémina, Public, et France Dimanche, qu’il a poussé ses premiers pions dans l’Hexagone en 2018, tout en prenant, petit à petit, le contrôle de l'hebdomadaire Marianne. Des opérations menées via son puissant groupe de presse Czech Media Invest (1), qui ont interrogé sur les raisons qui pouvaient mener un Tchèque pro-européen, libéral – et admirateur d’Emmanuel Macron – à s’intéresser autant aux journaux français.

Des craintes alors plutôt rapidement apaisées, par des commentaires décrivant un jeune homme « sympa » et « ambitieux », un « gros travailleur », « très dynamique » aux « méthodes de management modernes ». Et puis, il apparaît comme un patron de presse sans histoires dans son pays : même Reporters sans Frontières ne s’en plaint pas. Surtout, il explique les liens « émotionnels » qu’il entretient avec la France : francophone, il a fait une (toute petite) partie de ses études de droit à Dijon, et francophile, il se dit très sensible à la culture française (2). Enfin, il expose assez brillamment un discours autour de la défense de la liberté de la presse et de la démocratie, lui qui a grandi dans « l’autoritarisme communiste » des années 1980 dans les pays de l’Est.

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