Autrefois considéré comme un dirigeant prudent et timoré, le chancelier allemand Olaf Scholz est devenu le chef de file des bellicistes. La ferveur belliqueuse de l'Allemagne risque toutefois d'entraîner l'Europe dans sa chute. Comment en est-on arrivé à cette tournure des événements ?
Il était une fois une chancellerie diplomate et prudente qui veillait aux intérêts énergétiques de l'Allemagne et à la stabilité de l'Europe, un pays capable de dialoguer avec la Russie et de tenir les États-Unis à distance. Ce même pays, par le biais de son virevoltant chancelier, est aujourd'hui l’expression de l’euro-atlantisme le plus fanatique. « Pour garantir la paix, produisons plus d'armes » : tel est le paradoxe de la philosophie belliciste de l'Union européenne et du chef de tous les bellicistes, le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a transformé un pays totalement pacifique depuis cinquante ans en fer de lance de la guerre totale entre l'OTAN et la Russie.
Jusqu'à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'Allemagne de l'après-Seconde Guerre mondiale avait suivi une voie pacifiste qui, pendant des décennies, a conduit également à un sous-investissement dans son armée. Mais la prudence allemande au sujet de la guerre en Ukraine ne plaisait peut-être pas aux chancelleries occidentales, et surtout pas aux États-Unis.
Il n'en reste pas moins que trois jours après l'agression de Moscou, Scholz a annoncé la création d'un fonds de 100 milliards d'euros destiné à renforcer l'armée et à renouveler ses stocks. Avec un budget similaire, l'Allemagne peut aspirer à devenir la première puissance militaire de l'UE et l'une des premières puissances mondiales, et ainsi réveiller les peurs et les démons de la Seconde Guerre mondiale.
Comment ce tournant belliqueux s'est-il produit ? Le premier basculement a lieu lorsque Christine Lambrecht, une figure clé du Parti social-démocrate (SPD), fut poussée à la porte par le chancelier allemand : en pleine consultation avec les alliés occidentaux pour la fourniture de chars de combat aux forces armées ukrainiennes, Lambrecht est accusée de mauvaise communication et d'une série d'erreurs. La pression est d'autant plus forte que plusieurs pays s'efforcent de fournir à l'Ukraine des chars de combat principaux de type Leopard de fabrication allemande.
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