En Europe, une baisse du chômage en trompe l’œil

Alors que tous les pays d’Europe connaissaient une relative baisse du chômage depuis le milieu des années 2010, la pandémie mondiale survenue en 2020 a mis fin à cette tendance. Les niveaux de chômage demeurent disparates selon les pays, avec une Allemagne qui enregistre un taux de chômage historiquement bas, tandis qu’il reste très élevé en Espagne et en Grèce. Cependant, il faut bien comprendre que cette amélioration, quand elle n’est pas en partie fictive, est le résultat de politiques non durables et très couteuses, dont la facture commence à apparaitre cruellement.

publié le 23/02/2023 Par Olivier Berruyer
EN EUROPE, UNE BAISSE DU CHÔMAGE EN TROMPE L’ŒIL

Sur les deux dernières décennies, le chômage en Europe a connu trois grandes périodes : une baisse entre 2000 et 2008, puis une forte hausse à la suite de la crise des subprimes, et une nouvelle baisse entre 2013 et 2020, interrompue durant la crise du Covid. Le chômage s’est finalement stabilisé en 2022 à plus de 13 millions de personnes, dont 11 millions situées dans la zone euro.

Rappelons que le BIT définit un chômeur comme une personne sans emploi, n’ayant pas travaillé dans une semaine de référence, disponible sous quinze jours pour prendre un emploi, et en recherche active d’emploi dans le mois précédent. Cette définition est utilisée par l’INSEE pour calculer le taux de chômage, pour les comparaisons internationales, et par la plupart des médias et des hommes politiques. Cependant elle est imparfaite, car le BIT ne considère pas comme chômeurs les personnes situées dans une forme de précarité d’emploi, appelée le « halo du chômage ».

On observe également une différence entre l’évolution du taux de chômage dans les pays de l’Union européenne au sein de la zone euro et ceux en dehors de la zone euro.

Jusqu’à la crise des subprimes, le taux de chômage des pays hors zone euro était en effet plus élevé que celui des pays au sein de la zone euro. À partir de la fin de l’année 2007, cette tendance s’inverse et le taux de chômage des pays hors zone euro devient durablement plus faible.

À la fin de l’année 2019, l’écart entre le taux de chômage des pays de l’UE en zone euro et celui des pays de l’UE hors zone euro atteint près de 4 points. Cet écart est le plus important depuis 2002, où il était de 4 points mais inversé : le taux de chômage hors zone euro était alors le plus important. Fin 2022, l’écart s’est réduit : il n’est plus que d’environ 2 points en faveur des pays hors zone euro (environ 6,5 % de taux de chômage en zone euro contre 4,5 % hors zone euro).

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