La France a saboté la COP15 sur la biodiversité

La COP15 a marqué la fin de l’année 2022 en aboutissant à un accord dit « historique » pour mettre fin à la perte de la biodiversité et pour tenter de la restaurer d’ici 2030. D’après plusieurs ONG, cet accord a pourtant un goût amer et il est loin d’être à la hauteur des attentes face à un enjeu aussi important pour l’avenir de l’Homme sur Terre. Le déclin rapide de la biodiversité est à prendre au sérieux dès maintenant, mais manifestement, la France préfère se mettre des œillères et se ranger du côté des lobbies…

publié le 24/01/2023 Par Lucie Touzi
La France a saboté la COP15 sur la biodiversité

La 15e conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB), présidée par la Chine, s’est tenue à Montréal, du 7 au 19 décembre 2022, et s’est conclue par l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. Ce dernier se décline en quatre grands objectifs et 23 cibles d’action à atteindre d’ici 2030, dont une d’entre elles est aujourd’hui au cœur des polémiques : la protection de 30 % des espaces terrestres et maritimes de la planète.

Rappelons que ce nouvel accord succède aux « Objectifs d’Aichi » dans le cadre du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique, dont les résultats n’ont malheureusement pas été concluants… « Des progrès ont été accomplis au cours de la dernière décennie au titre du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique, mais [nous restons] profondément inquiets que ces progrès n’aient pas été suffisants afin de réaliser les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité », indique la déclaration de Kunming en octobre 2021. Parmi ces objectifs, il était déjà question de protéger les zones marines et côtières à hauteur de 10 %.

Face à l’accélération de l’effondrement de la biodiversité à l’échelle planétaire et en se basant sur les recommandations de l’UICN, en 2020, la Commission européenne a publié sa Stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, dans laquelle elle explique clairement que « au moins 30 % de la superficie terrestre et 30 % de la superficie marine de l’Union devraient être protégés » et que « au moins un tiers des zones protégées, soit 10 % des terres et 10 % des mers de l’Union, devraient être strictement protégées, ce qui est conforme à l’ambition globale proposée ».

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