« Les multinationales détruisent le monde et prétendent le contraire »

Avec des amis de l’écologie comme ça, pas besoin d’ennemis. Dans Le grand sabotage climatique, révélations sur un système corrompu : ONU, multinationales, gouvernements (Les liens qui libèrent), le journaliste Fabrice Nicolino, créateur du mouvement « Nous voulons des coquelicots », raconte une histoire de la pseudo-lutte contre le réchauffement climatique bien différente du récit officiel.

publié le 22/10/2023 Par Laurent Ottavi

Laurent Ottavi (Élucid) : Votre livre s’ouvre sur une définition du simulacre. Les pages qui suivent alternent en effet entre les paroles en l’air, les mensonges, les faux-semblants, les statistiques tronquées ou encore les lois viciées dès l’origine. Diriez-vous que la volonté politique n’a jamais été au rendez-vous en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique ?

Fabrice Nicolino : Le mot de simulacre, qui résume effectivement pour beaucoup le propos du livre, s’est imposé à moi. Il correspond à une mise en scène, à une manière de faire semblant. J’ai eu l’impression de me retrouver dans la Lettre volée d’Edgar Allan Poe. La nouvelle raconte qu’un détective Dupin est chargé – car la police n’y arrive pas – de trouver une lettre susceptible de déclencher une guerre en Europe. Elle n’était pourtant pas bien loin. Le détective la trouve sur le bureau ! Personne ne l’avait remarqué vu qu’elle était froissée comme pour un document sans importance. C’est la même chose pour le climat. Tout se passe sous nos yeux depuis longtemps.

La réunion de milliers de gens, de sommet en sommet, pour agir contre le phénomène majeur de notre époque, en train de changer la vie de 8 milliards d’êtres humains, n’a servi qu’à brasser de l’air. Ils ont créé un univers fictionnel saturé de mots ou d’expressions qui font croire à de l’action ou à de la prévision d’action. J’ai pris pour point de départ de l’histoire que je raconte la création, en 1972 (il y a 51 ans !) à Stockholm, du premier Sommet de la Terre, avec la mise en place dans la foulée du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Depuis, ce ne fut que routine bureaucratique (ordre du jour, désignation d’un bureau, organisation des travaux) et réduction au plus petit dénominateur commun entre les pays pour ne pas heurter leurs intérêts (un néant baptisé « consensus »).

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