Les projections scientifiques sont claires : les êtres humains vont continuer d'accroître leur nombre, une des raisons pour lesquelles la nature limitée des ressources terrestres devient un enjeu crucial pour notre espèce. En effet, nous allons bientôt franchir le cap des 8 milliards d’humains dans le monde. La Terre pourrait même compter jusqu’à 10 milliards d’individus en 2050 et environ 10,4 milliards à l’horizon 2100, d’après les dernières projections de l'ONU. Cet enjeu démographique pose question, du moins tant que l'organisation humaine reste dominée par des logiques d'accumulation et de croissance économique.

publié le 15/11/2022 Par Roxane Curtet
« 10 milliards d'humains en 2050 » : la croissance démographique est bien là

Cependant, un article douteux paru récemment dans Les Échos évoque la possibilité que nous ne soyons plus que 4 milliards sur Terre en 2100. L'argument principal ? La population devrait décroître rapidement si se poursuivait sans fin la baisse du taux de fécondité constatée ces dernières années… En y regardant de plus près, il s'avère que le quotidien, sans doute pressé de sortir son « dossier choc », a largement exagéré les conclusions d'une étude de la HSBC…

Sacré scoop : selon Les Échos, nous ne serons plus que 4 milliards d'humains en 2100, soit près de moitié moins qu’aujourd’hui. Le quotidien financier laisse penser que la population devrait diminuer bien plus rapidement que ce que pensaient les spécialistes, après avoir atteint un pic en 2043.

Source : ©LesÉchos

Or, le dernier rapport de l'ONU paru peu de temps auparavant suggère, quant à lui, une évolution bien différente : celui-ci estime que nous serons près de 10 milliards en 2050, puis 10,4 milliards en 2100 après être parvenus à un pic en 2080. L’écart est immense entre les projections de l’ONU et le « dossier choc » des Échos… Alors pourquoi un tel écart ? Et quel est le scénario le plus probable ?

« Cela a autant de chances de se produire que la chute d’un astéroïde sur notre planète identique à celui responsable de l’extinction des dinosaures. »

Une annonce farfelue

« Cette annonce d’une réduction de moitié de la population d’ici la fin du siècle est farfelue et ne repose sur aucun fait scientifique », affirme Gilles Pison, professeur émérite au musée d’histoire naturelle et conseiller à la direction de l’Institut national d’Études démographiques. En effet, l’argument principal de la thèse développée dans les Échos est la poursuite de l'actuelle chute du taux de fécondité. Or, même si on a de moins en moins d’enfants, d’après le spécialiste, le scénario d’une baisse aussi drastique de la population humaine reste très improbable au vu des connaissances actuelles. « Cela a autant de chances de se produire que la chute d’un astéroïde sur notre planète identique à celui responsable de l’extinction des dinosaures », ironise l’expert.

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