La pensée « décoloniale » et la « racialisation » des débats entendent débarrasser le champ intellectuel de la domination occidentale et combattre le racisme systémique ainsi que le privilège blanc. Comment ? En suivant des courants venus… des États-Unis.
L’Occident serait-il responsable de tous nos maux ? C’est parfois ce qu’on pourrait penser lorsqu’on entend certains intellectuels appeler à « décoloniser » les esprits, combattre la « blanchité » ou même le racisme systémique. Le Mal dominant occidental aurait colonisé non seulement l’histoire, les sciences sociales, mais aussi les arts et même les mathématiques si l’on en croit certaines conférences ou livres parus récemment.
Ces intellectuels ont beau jeu d’expliquer que tel ou tel concept vient en réalité d’ailleurs, que l’approche « décoloniale » vient plutôt d’Amérique latine, que les « subaltern studies » viennent d’Inde, il n’en reste pas moins que ces idées se développent principalement aux États-Unis. La sociologue Sarah Mazouz elle-même reconnaissait dans l’émission « à l’air libre » sur Mediapart l’« hégémonie des travaux qui se font aux États-Unis sur ces questions » et leur « longueur d’avance ».
Ainsi, ceux qui disent ne pas supporter que l’histoire ait imposé un récit cherchent à toutes forces à en imposer un autre. Ils veulent, comme Françoise Vergès enjoignait à le faire, « décoloniser les esprits » en colonisant l’imaginaire collectif et remplacer nos idéologies inconscientes par une idéologie revendiquée. Ils entendent combattre l’histoire « nauséabonde » de l’Occident en s’appuyant sur un pays sans histoire et déboulonner les statues de ceux qu’on accuse d’avoir pillé des pans entiers d’héritage culturel.
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