Aborder le sujet du football international sous l'angle politique et économique n'a rien d'une « bizarrerie ». Si tout a été dit sur la dissolution de l'Assemblée nationale et le lien avec l’état économique et social de la France, comment le football en est-il arrivé, lui aussi, à un tel degré de décomposition ?
« Un quasi-coup d’État », d’après Emmanuel Todd. La dissolution de l’Assemblée nationale à l’issue des élections européennes s’apparente au 18 Brumaire de celui qui s’était présenté, il n’y a pas dix ans, comme un jeune cadre dynamique en marche contre la sclérose des partis politiques – énième exemple d’une « libéralisation » qui aboutit à une situation de monopole. Macron, « au-dessus des partis », avait alors réclamé une « trêve » le temps des Jeux olympiques.
Concomitamment, la star nationale du sport le plus populaire au monde, Kylian Mbappé, prenait position et appelait à se mobiliser « contre les extrêmes ». Le journal Le Parisien, citant l’entourage du joueur, a même été jusqu’à expliquer ses mauvaises performances par son inquiétude de voir le Rassemblement national arriver au pouvoir. Les images du président de la République réconfortant le capitaine des Bleus à l’issue de la finale de la coupe du monde 2022, ainsi que son intervention pour inciter Mbappé à prolonger au PSG la même année reviennent à l’esprit...
Établir un parallèle entre ces deux personnages ne relève pas de la folie spéculative. Si tout a été dit sur la dissolution et le lien avec l’état économique et social de la France, comment le football en est-il arrivé, lui aussi, à un tel degré de décomposition sous l'effet du libéralisme ?
Le libéralisme appliqué au football
Quand il s’agit du libéralisme dans le football, la décision de la Cour de justice des communautés européennes (CJCE) du 15 décembre 1995 fait office de date charnière. Appelée « arrêt Bosman », elle met fin aux quotas de nationalités dans les clubs européens (3 joueurs auparavant) jugés contraires à l’article 48 du traité de Rome sur la libre circulation des travailleurs entre les États membres. Ceci aura pour effet de permettre aux clubs les plus riches de s’offrir les meilleurs joueurs du continent. Le récent transfert de Leny Yoro (19 ans) de Lille à Manchester United n’est que l’exemple d’un marché complètement dérégulé.
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