Nous imaginons souvent que, depuis l’Antiquité, la condition de la femme a évolué de manière linéaire, selon un processus d’émancipation progressif. Dans La Femme au temps des cathédrales (1980), Régine Pernoud remet en cause cette vision de l’histoire de la femme et s’efforce de réhabiliter une période trop souvent considérée comme rétrograde et barbare.

La femme du Moyen Âge est plus épanouie que l’on pourrait le croire et, malgré les préjugés, sa place dans la société est peut-être plus enviable que celle des femmes modernes, dont l’image a été largement dégradée par la révolution bourgeoise. L’ouvrage de Régine Pernoud, peignant un portrait moins caricaturé, plus réaliste des temps médiévaux, nous appelle à remettre en question nos représentations de la femme, de ce qu’elle a été et de ce qu’elle pourrait devenir.

Ce qu’il faut retenir :

L’évolution historique de la place de la femme dans la société se présente comme une « roue de la Fortune » : la femme, soumise dans l’Antiquité, s’est émancipée au cours de Moyen Âge, avant de retomber avec l’avènement de la société bourgeoise.

Aux temps féodaux, de nouveaux domaines s’ouvrent à la femme, lui permettant d’exercer une véritable influence sur la société dans laquelle elle vit : le développement du christianisme la libère de l’autorité paternelle et lui offre le moyen d’exprimer une pensée proprement personnelle ; avec l’avènement de l’amour courtois, on lui attribue un pouvoir de décision concernant les relations entre les hommes et les femmes ; elle joue également un rôle prééminent dans l’éducation scolaire des enfants ; et, enfin, son autorité en tant que maîtresse de maison la met au centre de la vie communautaire et sociale.

La femme n’est certes pas considérée comme l’égale de l’homme, mais elle n’est pas son inférieure. Chaque sexe dispose de son domaine propre, dans lequel l’homme et la femme peuvent obtenir une reconnaissance sociale, pas égale, mais équivalente.