Les infections qui résistent aux antibiotiques sont devenues un enjeu de santé publique majeur. Afin de combattre leur propagation, des efforts sont faits pour améliorer le bon usage des antimicrobiens. En parallèle, les recherches s’activent : des scientifiques tentent de comprendre comment les bactéries acquièrent ces capacités antibiorésistantes afin de pouvoir les anticiper, d’autres tâchent de trouver de nouvelles molécules bactéricides. Enfin, des spécialistes voient en certains virus l’espoir de trouver une alternative aux médicaments devenus inopérants.
Otite, bronchite, laryngite, aujourd’hui ces maladies sont aisément traitées via les antibiotiques. Toutefois, le recours excessif à ces médicaments a facilité l’émergence de bactéries capable de leur résister. Aujourd’hui, l’antibiorésistance constitue une des plus graves menaces sur la santé au niveau mondiale, selon l’OMS.
Une étude récente estime que ce fléau a causé la mort d’au moins 1,27 million de personnes en 2019. À titre de comparaison, le rapport O’Neill, paru en 2016, évalue le coût de la résistance bactérienne à 10 millions de décès d’ici 2050. De son côté, la France est un pays où le recours aux antibiotiques reste important : elle est le 5e pays européen le plus consommateur, avec une moyenne dépassant de 20 % celle de l’Europe. Pour pallier cela, le ministère des Solidarités et de la Santé a d’ailleurs présenté une nouvelle stratégie nationale de prévention des infections et de l’antibiorésistance.
Chercher dans la partie immergée de l’iceberg de la faune et la flore microbienne
Cependant, si les bactéries résistent, la recherche n’a pas dit son dernier mot. « Les politiques des années 1970 pensaient que l’on avait gagné la guerre contre les maladies infectieuses. Les laboratoires académiques se sont donc détournés de la question, puis ce fut le tour des big pharma », explique Florie Desriac, microbiologiste et maître de conférences à l’université de Caen. Pourtant, déjà des pistes pouvaient être explorées.
Dans les années 1980, le séquençage de l’ADN des micro-organismes a permis de mettre au point des inhibiteurs d’enzymes bactériens. Le problème était que ces nouveaux composés devaient traverser la membrane des bactéries pour être efficaces. Or, « cela n’a jamais abouti », souligne la spécialiste.
Lisez la suite et soutenez un média indépendant sans publicité
S’abonnerAccès illimité au site à partir de 1€
Déjà abonné ? Connectez-vous
1 commentaire
Devenez abonné !
Vous souhaitez pouvoir commenter nos articles et échanger avec notre communauté de lecteurs ? Abonnez-vous pour accéder à cette fonctionnalité.
S'abonner