Secouée par une tempête médiatique mondiale en automne dernier, sur fond de violation des droits du travail dans sa filiale colombienne, la multinationale française a su gérer la crise financière et sociale d’une main de maître. Le numéro un mondial des centres d’appel poursuit tranquillement sa stratégie de « social washing », alors qu’il présente de loin les écarts de rémunération les plus importants du CAC40.
Le scandale médiatique international et la tempête financière fracassante de l’automne dernier n’auront finalement été qu’un petit détail de l’histoire de Teleperformance, ce leader mondial des centres d’appels à qui les multinationales du monde entier confient leur service client. Teleperformance est le groupe français qui emploie le plus de salariés dans le monde, avec plus de 440 000 employés dans 430 centres de contacts répartis dans 88 pays du monde. Parmi les clients de Teleperformance : Netflix, Apple, Amazon, Uber, Expedia, Bouygues Telecom, etc.
Comme si de rien n’était, le groupe français vient de dévoiler des résultats financiers record en 2022 et de promettre de belles perspectives de croissance et d’amélioration de ses marges jusqu’en 2025 ( 1 ). Teleperformance a ainsi vu son chiffre d'affaires grimper de 15 % en 2022, dépassant les 8 milliards d'euros. La marge opérationnelle courante a gagné 40 points de base, à 15,5 %. Le bénéfice net progresse de 15,8 %, à 645 millions, permettant une augmentation de 16,7 % du dividende, à 3,85 euros par action.
Tous les compteurs sont donc au vert pour cette entreprise dont la stratégie consiste à délocaliser toujours plus loin – et moins cher – pour augmenter ses marges, et à réaliser des acquisitions à l’international pour asseoir son hégémonie aux quatre coins du monde.
Si bien que les analystes financiers du monde entier continuent de recommander unanimement d’acheter des actions « TP », et de viser en moyenne un cours à 340 euros alors qu’il ne vaut que 250 euros actuellement. « C’est du grand génie : Teleperformance a réussi avec une habileté déconcertante à éviter une descente aux enfers du type Orpéa », commente un expert en stratégie d’entreprise.
Lisez la suite et soutenez un média indépendant sans publicité
S’abonnerAccès illimité au site à partir de 1€
Déjà abonné ? Connectez-vous
1 commentaire
Devenez abonné !
Vous souhaitez pouvoir commenter nos articles et échanger avec notre communauté de lecteurs ? Abonnez-vous pour accéder à cette fonctionnalité.
S'abonner