26 septembre 2022, l’Europe a connu le pire attentat énergétique de son histoire dans une indifférence quasi générale, en raison d'un traitement médiatique pour le moins insuffisant. Davantage tournée vers la recherche de coupables sans le moindre élément de preuve, la presse en a oublié d'expliquer l'essentiel : ce que cet évènement majeur va changer concrètement pour nous, notre approvisionnement énergétique, et notre survie économique.
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Dans le précédent article, nous avions passé en revue les enjeux fondamentaux de la situation énergétique de l’Europe. Celui-ci va donc traiter de cet attentat criminel et de ses graves conséquences.
Les gazoducs Nord Stream touchés n’étant probablement pas réparables, ils risquent d’être définitivement perdus, tout comme l’accès à la source d’énergie bon marché qu’ils permettaient, ce qui va poser de lourds problèmes à notre économie. Cet attentat contre ce gazoduc russe, véritable acte de guerre apparemment pratiqué par un gouvernement, marque également une dangereuse escalade, qui risque fort de ne pas rester sans réponse. Les somnambules continuent leur dangereux périple vers la guerre ouverte.
Nord Stream : 500 Tours Eiffel immergées
Pour saisir la suite des évènements, il convient de bien comprendre les caractéristiques de ce gazoduc sous-marin. Il est construit en assemblant et soudant entre eux des segments d’acier de 12 mètres, d’un peu plus de 1 mètre de diamètre et de 4 cm d’épaisseur, pesant 12 tonnes. Ils sont très épais et solides pour résister aux très fortes pressions dans le gazoduc. Ils sont ensuite recouverts d’une couche de béton de 8 cm, pesant 12 tonnes également, qui permet de les alourdir afin qu’ils restent bien au fond.
Chaque segment a donc la taille d’un semi-remorque.
Comme le gazoduc fait 1 220 km, chaque tube comprend donc environ 100 000 segments et pèse donc 2 400 000 tonnes.
Les 4 tubes Nord Stream pèsent donc près de 10 millions de tonnes, dont 5 millions de tonnes d’acier. Cette seule masse d’acier représente donc près de 500 fois le poids d’acier de la Tour Eiffel (qui pèse 10 000 tonnes environ), sur une distance égale à 4 000 fois la hauteur de la Tour.
Les segments sont ensuite transportés vers le bateau spécialisé dans l’assemblage. Ils sont soudés entre eux sur le bateau et posés en continu à la vitesse de près de 3 km par jour (soit 1 segment posé toutes les 7 minutes) ; ils descendent au fond de l’eau par la seule action de leur poids. [Voir image HD ici et vidéo ici]
Jusqu’à 14 mètres de profondeur, le gazoduc est enterré et, au-delà, il repose simplement sur le fond – ce qui le rend évidemment très vulnérable en cas de sabotage.
Le sabotage de Nord Stream
Le 26 septembre 2022, deux très fortes explosions, a priori doubles, ont été détectées par les sismographes danois et suédois à 02h03 et 19h03, de magnitude 2,3 et 2,1 sur l’échelle de Richter.
3 puis 4 énormes fuites de gaz de 200 mètres de large ont été détectées sur les tubes Nord Stream. Il semble que les 4 explosions n’aient concerné que 3 tubes sur 4 : les lignes A et B de Nord Stream 1 et la ligne A de Nord Stream 2, qui aurait donc été frappée 2 fois ; la ligne B de ce dernier a été épargnée. Les premières estimations parlent de 500 à 700 kilos d’explosifs.
Le flux s’est progressivement tari dans les jours suivants, l’eau s’étant partiellement engouffrée dans les tuyaux et ayant remplacé le gaz, l’arrivée de gaz étant coupée. Des millions de mètres cubes de gaz se sont évaporés.
Les gazoducs Nord Stream touchés sont probablement définitivement perdus
Beaucoup de personnes pensent qu’il suffira de réparer ces fuites. C’est en réalité très compliqué. En effet, ce gazoduc avait été conçu pour être très résistant, et durer au moins 50 ans sans aucune intervention, la probabilité d’un accident étant de 1 tous les 100 000 ans. Mais c’était sans compter sur les attentats. Aucun dispositif permettant d’isoler des tronçons n’existe.
Le problème majeur est qu’un gazoduc craint énormément l’eau de mer, pour une raison simple : : la paroi intérieure des tubes est en acier nu et donc très sensible à l'oxydation et à la corrosion. Ces parois à nu sont nécessaires pour réaliser la soudure des tubes sur un bateau spécialisé.
Après soudure, la surface extérieure, qui sera immergée, subit un traitement anticorrosion et est isolée. Mais pas la surface intérieure, qui reste en acier nu, acier qui n’est pas inoxydable. Normalement, ce n’est pas gênant, sauf si de l’eau salée s’infiltre dans le tuyau. La corrosion serait alors rapide, entrainant des risques de rupture, au vu des fortes pressions internes.
Par ailleurs, le gazoduc serpente à des profondeurs comprises entre 20 et 200 mètres. L’attentat a eu lieu dans une zone peu profonde, à 70 mètres de profondeur à peine. En fonction des effets de siphons, l’eau va donc s’infiltrer sur des dizaines (si ce n’est des centaines) de kilomètres, détériorant irrémédiablement les bords de chaque tube.
Dans le meilleur des cas, il faudrait agir très rapidement sur les sections inondées pour les assécher, ce qui constitue un travail colossal en fonction de la distance. Après quelques semaines d’inondation, il faudrait probablement supprimer ces sections et reconstruire ces portions de gazoduc. Il faudrait alors posséder deux choses :
- premièrement, du matériel lourd, hautement spécialisé ; hors ces gazoducs sont sous sanctions occidentales, ce qui a fait fuir tous les industriels non russes ;
- deuxièmement, d’énormes moyens financiers qui ne pourraient être que russes. Or, à l’évidence, la Russie actuellement en guerre se trouve dans une situation incompatible avec un investissement de plusieurs milliards dans des gazoducs qui, par ailleurs, n’obtiendront certainement jamais les autorisations pour fonctionner, et pour du gaz dont le client souhaite se passer d’ici quelques années.
Au final, il est donc très probable que, suite à ces sabotages, 3 lignes sur 4 des gazoducs Nord Stream soient définitivement perdues, et avec eux 82 Gm3 (si ce n’est 110) de capacité de transport. Le fournisseur russe a perdu au moins 15 Md€ dans cet attentat, ce qui équivaut par exemple au prix de 5 porte-avions. L’ère du gaz bon marché en Europe est donc définitivement terminée suite à cet attentat énergétique.
Après l’attentat : Que se passe-t-il réellement ?
Actuellement, notre approvisionnement depuis la Russie chute fortement depuis le mois de mars.
Les livraisons par les gazoducs orientaux fournissent en effet de moins en moins de gaz.
Les livraisons par gazoduc sont actuellement à un niveau de 15 % de celui de janvier. En effet :
- le gazoduc Yamal ne transporte plus de gaz depuis mai 2022, la Pologne ayant mis Gazprom sous sanctions le 26 avril, ce qui a conduit Gazprom à cesser ses livraisons ;
- le gazoduc Brotherhood a réduit ses livraisons à l’Europe, l’Ukraine ayant bloqué le transit sur une des branches suite à l’invasion russe ;
- le gazoduc Nord Stream 1 ne fonctionnait plus depuis début septembre. Les Russes indiquaient qu’une fuite d’huile nécessitait une intervention sur la turbine. Des désaccords se firent alors entendre. D’un côté, la Russie affirmait qu’elle ne pouvait pas régler le problème de turbine en raison de problèmes techniques et réglementaires liés aux sanctions touchant le matériel d’exploitation, et se déclarait prête à livrer du gaz après fourniture d’une nouvelle turbine par l’Occident. De l’autre, l’Europe reprochait à la Russie de ne pas vouloir livrer le gaz pour des raisons politiques, et de faire pression sur les Européens.
En raison de la crise, l’Union européenne a fortement stocké du gaz durant l’été (en prévision de cet hiver), mais il sera plus difficile de remplir les stocks en 2023 pour l’hiver suivant, car la demande mondiale de gaz va probablement largement dépasser l'offre…
L’Europe va donc devoir se tourner vers la Norvège - membre de l’OTAN qui refuse de nous vendre son gaz à un prix modéré -, vers l’Algérie et vers les pays exportateurs de Gaz Naturel Liquéfié (GNL).
GNL américain : la nouvelle dépendance énergétique ?
Les exportations mondiales de GNL (gaz naturel liquéfié) sont en forte augmentation depuis 2015, en particulier en raison de la croissance des exportations de l’Australie et des États-Unis. Les exportations mondiales de GNL représentent désormais le même volume que les exportations par gazoduc.
Les ressources de GNL sont cependant loin d’être infinies. Cela signifie qu’il va y avoir une féroce compétition mondiale pour acheter du gaz, et que son prix va rester durablement élevé, au bénéfice des pays producteurs, et au détriment des pays consommateurs.
Si le gaz vendu par gazoduc fait généralement l’objet de contrats engageant à long terme, à un prix fixé sur de longues durées, le GNL en revanche, surtout américain, est vendu au prix du marché, presque au jour le jour, ce qui rend les prix très volatils et la compétition encore plus féroce.
Cette compétition déraisonnée du GNL s’illustre parfaitement avec l’exemple du méthanier Hellas Diana. Parti fin novembre 2021 des États-Unis pour vendre son gaz en Asie, ce méthanier a finalement fait demi-tour le 20 décembre (en perdant donc un million de dollars de péages en repassant le canal de Panama en sens inverse) pour aller vendre son gaz… en Angleterre, où un nouvel acquéreur avait surenchéri – privant de fait l’Asie de ce gaz.
Cette crise énergétique va donc se révéler très profitable pour certains pays, à commencer par le Qatar, le Royaume-Uni et surtout les États-Unis, qui vendent leur gaz à l’Union européenne 4 fois plus cher qu’à leurs propres industries.
Après les attentats, les Américains n’ont même pas caché leur joie face à ce nouveau marché qui s’ouvrait :
« [Ces attaques contre Nord Stream] c’est aussi une formidable opportunité. C'est une formidable opportunité de supprimer une fois pour toutes la dépendance vis-à-vis de l'énergie russe et ainsi d'enlever à Vladimir Poutine la militarisation de l'énergie comme moyen de faire avancer ses desseins impériaux. C'est très important et cela offre une formidable opportunité stratégique pour les années à venir. » [Anthony Blinken, Secrétaire d’État, 30/09/2022]
En effet, si les attentats contre Nord Stream permettent à l’Europe de mettre un terme à leur dépendance vis-à-vis de l’énergie russe, ils recréent aussitôt une dépendance vis-à-vis d’un GNL américain à la fois très coûteux et non sans conséquences environnementales. Mais il est clair que nos « amis » Américains semblent plus intéressés par l’appât du gain que par le sombre avenir économique de notre continent…
D’importantes conséquences politiques et climatiques
Sur le marché du gaz, outre l’Europe, les États-Unis ont d’autres clients à satisfaire. Ils vendent actuellement la moitié de leur gaz (par gazoduc cette fois) au Canada et au Mexique, quand l’Europe représente moins de 20 % de leurs exportations.
Par ailleurs, à court terme, la Russie n’a pas les moyens physiques pour exporter ailleurs tout ce gaz que l’UE ne peut et ne veut plus recevoir. La Russie sera donc temporairement coupée de la possibilité de vendre une de ses principales richesses. L’offre mondiale de gaz va donc perdre son 2e ou 3e exportateur en 2023-2024. Ainsi, au-delà du prix, le gaz supplémentaire qui sera livré en Europe pour compenser la perte du gaz russe, par les États-Unis ou d’autres pays, va nécessairement manquer à d’autres pays, ce qui leur posera probablement des problèmes économiques et politiques importants. Toutes les prévisions d'échanges futurs sont désormais obsolètes, les cartes vont être rebattues.
Les conséquences seront également climatiques. Les quantités manquantes, quand elles ne sont pas remplacées par le charbon qui connait un dramatique renouveau, le seront par le GNL, qui est près de 3 fois plus polluant que le gaz livré par gazoduc. De toute évidence, les enjeux écologiques passent au second plan pour les va-t-en-guerre…
La Chine, grande bénéficiaire de la crise énergétique ?
À moyen et long terme, la Russie a déjà annoncé son plan : se tourner toujours plus vers la Chine. En mai 2014, elle a signé avec elle un contrat d’une durée de 30 ans, d’une valeur de 400 milliards de dollars, et a construit son premier gazoduc « Force de Sibérie » la reliant à la Chine. Ce gazoduc, inauguré en 2019, délivrera près de 40 Gm3 en 2023 et 60 Gm3 en 2025, soit davantage que Nord Stream 1.
En juillet 2022, le lancement du projet « Force de Sibérie 2 » a été annoncé pour relier la Sibérie Occidentale à la Chine. Le gazoduc historique « Yamal – Europe » sera ainsi remplacé par le « Yamal – Chine ». Comme les Allemands ont indiqué en février qu’ils refusaient que Nord Stream 2 soit en rendu opérationnel, les Russes ont finalement déclaré qu'il serait remplacé par « Force de Sibérie 2 » afin de vendre leur gaz à la Chine plutôt qu'à l'Europe.
Le 22 septembre 2022, la Russie a annoncé la signature prochaine d’un accord avec la Chine pour une livraison de 50 Gm3 par an via ce gazoduc, qui sera mis en chantier en 2024 et opérationnel d’ici 2030.
Il faut également rappeler que le 4 février 2022, la Russie et la Chine ont signé un contrat énergétique de près de 120 milliards de dollars sur 25 ans. Sur ce montant, près de 40 milliards correspondaient à la vente de 10 Gm3 par an, à 0,15 $ le m3 pendant 25 ans. Pour bien situer, 15 centimes c’est 2 à 3 fois moins que le seul prix de la compression-transport-décompression du GNL. Ce dernier vaut au final plus de 2,5 € le m3 (en Europe en 2022), soit 15 fois le prix négocié avec la Chine. Et même s’il redescendait à 1 €, il resterait 7 fois plus cher que le prix chinois.
La compétitivité chinoise va ainsi se retrouver boostée par ce gaz que nous refusons désormais. Parions qu’on nous demandera, à l’avenir, de compenser ce manque de compétitivité par une réduction de nos acquis sociaux…
Tout ceci est en partie la conséquence de la schizophrénie diplomatique européenne, à l’image des propos de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui, tout en déclarant le 4 février 2022 : « Notre réflexion stratégique est la suivante : nous voulons construire le monde de demain en tant que démocraties avec des partenaires partageant les mêmes idées », pouvait affirmer sans sourire : « De nombreux pays manifestent de l'intérêt pour une bonne coopération à long terme avec l'Europe. Nous parlons en principe avec tous, à commencer par la Norvège […] mais aussi avec le Qatar, l'Azerbaïdjan et l'Égypte » - trois démocraties bien connues de tous, et surtout par les Arméniens envahis…
Quelles conséquences économiques en France et en Europe ?
Contrairement à la problématique de la quantité de gaz – qui, bien qu’elle soit omniprésente dans le champ médiatique, ne devrait pas poser de très gros problèmes – c’est bien la question du prix du gaz qui est très inquiétante, en raison de l’impact qu’il va avoir, non pas sur nos cols roulés, mais sur nos vies.
En effet, ce gaz importé sera très cher, ce qui va directement affecter le budget des ménages européens consommateurs de gaz, mais aussi les finances publiques de tous les pays qui chercheront à limiter les hausses, comme la France, mais aussi l’Allemagne qui vient d’annoncer un plan de 200 Md€ qui déchire l’UE. Les pays impactés verront leurs déficits augmenter substantiellement, ce qui affectera en cascade les taux d’intérêts payés par l’État. Dès lors, le financement des déficits publics et de la dette publique pourrait devenir intenable, comme nous l’avons expliqué dans cet article.
Soulignons aussi que les politiques dé dérégulation néolibérales menées depuis 15 ans ont conduit trois quarts des logements à quitter les tarifs réglementés du gaz, pour se jeter dans les bras du marché libre prétendument plus intéressants – sauf, par exemple, en cas de crise…
La folie de la dérégulation de Bruxelles a d’ailleurs imposé à la France de voter une loi en 2019 supprimant les tarifs réglementés du gaz… à partir du 30 juin 2023 !
Il s’agit en effet de la dernière étape de dérégulation, après la destruction du champion européen français de l’énergie EDF-GDF, et de la fin des tarifs réglementés du gaz – décision qui pose pourtant tant de problèmes aux entreprises françaises actuellement…
Après les ménages, ce prix majoré du gaz va affecter beaucoup plus fortement (en l’absence de fort soutien public) les comptes d’exploitation des entreprises et leur compétitivité. Cette situation va les conduire à :
- augmenter leur prix, ce qui va augmenter l‘inflation ;
- réduire leurs achats non indispensables, et donc pénaliser la croissance ;
- réduire leurs embauches, voire licencier, ce qui va aggraver le chômage ;
- faire faillite dans le pire des cas, en particulier si elles sont soumises à une forte concurrence non européenne.
Ces effets seront transfrontaliers en raison de l’interdépendance très forte du commerce européen : les entreprises françaises sont moins exposées que les entreprises allemandes, mais l’Allemagne étant leur premier client étranger, les problèmes outre-Rhin auront des conséquences en France.
Ces problèmes de prix ne se limitent pas au gaz et au pétrole. Ils vont également toucher le prix de l’électricité en raison d’une réglementation européenne stupide qui lie de facto son prix à celui du gaz. Comme le montre la simple observation des mix électriques en Europe, cette réglementation est d’autant plus inepte dans le français, puisque la vaste majorité de notre production électrique dépend du nucléaire, des barrages et des autres énergies renouvelables.
Rien, absolument rien, ne justifie des hausses importantes du prix de l’électricité, si ce n’est la mortifère idéologie néolibérale. Le fonctionnement de ce marché est tellement dysfonctionnel que même le gouvernement français le juge désormais « aberrant » :
Enfin, tous ces problèmes de prix vont évidemment faire baisser la demande de gaz, et probablement celle de l’énergie. Or, il existe une relation directe entre la production économique (PIB) et la consommation d’énergie. Si l’efficacité énergétique a augmenté, il n’en reste pas moins vrai qu’on ne sait pas produire plus avec moins d’énergie…
Ce problème se rajoutera donc aux autres et devrait nettement ralentir la croissance du PIB, voire la faire baisser.
En conclusion
Pour conclure, l’attentat énergétique ayant conduit à la destruction des gazoducs de Nord Stream marque tragiquement l’aboutissement d’un processus de sabordage par l’Europe d’un de ses avantages compétitifs majeurs, l’énergie gazière bon marché. Ce sabordage a été réalisé depuis une vingtaine d’années à coups de déréglementations libérales de ce secteur, ayant abouti à un fonctionnement aberrant.
Pour notre part, nous allons en payer le prix fort, en important du gaz bien plus cher, plus polluant, en sacrifiant des emplois et du pouvoir d’achat miné par l’inflation, en subissant même peut-être des ruptures d’approvisionnement en gaz et en électricité.
Nos voisins allemands et italiens, qui eux n’ont pas sacrifié leur industrie, souffriront encore plus (car plus dépendants des énergies pour produire sur leur sol), et leurs problèmes se propageront par contagion chez nous, en raison de l’interdépendance de nos économies. Les années qui viennent vont être difficiles.
Photo d'ouverture : apprenticebk - @Shutterstock
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