L'affaire des collusions révélées entre des responsables du Parti socialiste et les journalistes du service public Thomas Legrand et Patrick Cohen fait le délice des droites libérales promptes à dénoncer un service public noyauté par « la gauche » et qu'il faudrait urgemment privatiser. Derrière l'opposition apparente de deux camps, la polémique circonscrit l'espace commun du « politiquement acceptable » de la bourgeoisie gouvernante, qui partage un fond commun : le marché est sacré et intouchable.

publié le 23/09/2025 Par Mikaël Faujour
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Vendredi 5 septembre, le média d'extrême droite L'Incorrect, fondé par des proches de Marion Maréchal Le Pen, rend public un enregistrement dans lequel deux journalistes du service public, Thomas Legrand (France Inter) et Patrick Cohen (France Inter, France 5, LCP - Assemblée nationale), échangent avec deux huiles du Parti socialiste, Pierre Jouvet et Luc Broussy, respectivement secrétaire général et président du Conseil national. L'affaire tourne rapidement au scandale médiatico-politique.

On y entend Thomas Legrand déclarer : « Nous, on fait ce qu'il faut pour [Rachida] Dati, Patrick [Cohen] et moi », laissant deviner une sorte de stratégie concertée visant la candidate Les Républicains à la Mairie de Paris. Quoique court, l'enregistrement semble confirmer l'hypothèse d'une stratégie concertée de soutien à Raphaël Glucksmann en tant que candidat d'une gauche « acceptable » pour cette même élection : « Le champ, c’est de Ruffin à Canfin, pas de Ruffin à Glucksmann […]. Si tu pars de Glucksmann à Ruffin, Glucksmann est en bordure ! L’intérêt de Canfin, c’est d’élargir la bordure pour que Glucksmann soit plus au milieu ! ».

Immanquablement, il s'ensuit l'habituel concert de caquètements pavloviens sur les réseaux dits « sociaux ». Parfaitement prévisible, comme un scénario écrit à l'avance. Évidemment, la droite ne manque pas d'arriver avec ses gros sabots, pour répéter que les médias publics sont gangrenés par la gauche et qu'il faut donc les privatiser au plus vite. Ni une ni deux : fidèle à sa caricature, Marine Le Pen commente sur X :

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