De Macron à Sarkozy, de Balkany à Valls, les figures du pouvoir politique et économique accumulent mensonges, condamnations et revers sans jamais manifester ni honte ni remords. Ce n'est pas une anomalie psychologique individuelle : c'est la condition même de l'accession au pouvoir. Des recherches scientifiques prouvent d'ailleurs que le pouvoir attire les profils pathologiques…
Récemment, Emmanuel Macron laissait entendre qu'il pourrait soutenir l'accord UE-Mercosur, contredisant sa déclaration de février au Salon de l'Agriculture où il le qualifiait de « mauvais texte ». Une fois de plus, il démontre que sa parole n'a aucune valeur et qu'il n'a lui-même ni parole ni honneur.
Dans un autre registre, les réactions de Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen à leurs démêlés judiciaires illustrent une autre forme d'indécence. Le premier prétend avoir été envoyé en prison sur la base d'un « faux », alors qu'il a, sur ce sujet, perdu devant la justice par trois fois (1) ; la seconde, condamnée (ainsi que 24 autres personnes, dont 9 eurodéputés) en première instance pour détournement de fonds publics, dénonce une « décision politique ». Deux mensonges éhontés de la part d’un ancien président de la République (qui, à ce titre, est supposé avoir été le garant du bon fonctionnement des institutions – et donc de l'indépendance de la justice), et d’une aspirante à cette même fonction.
Ces exemples illustrent que l'exercice du pouvoir politique – ou dans les hautes sphères économiques, à l'image des affaires Kerviel et Madoff, pour ne rien dire de la rocambolesque évasion de sa prison de l'oligarque voyou Carlos Ghosn – implique un hermétisme aux forces psychiques régulatrices comme la honte ou le sens du ridicule. Et ces cas sont loin d'être isolés.
Ainsi, Jérôme Cahuzac, condamné en 2016 pour fraude fiscale, se présente aux législatives 2024. Jean-François Copé, dont le score de 0,3 % à la primaire de la droite en 2016 aurait été vécu par quiconque comme une humiliation, persévère sans une once d'embarras. Manuel Valls trahit sa parole lors de la « primaire citoyenne » de 2016 (il soutient Emmanuel Macron, après s'être engagé pourtant à soutenir le vainqueur, Benoît Hamon), enchaîne les déconvenues électorales (élu député à une voix près, avant d’échouer dans sa tentative de conquête de la mairie de Barcelone, sous les moqueries)… puis, à force d'obséquiosités, se voit offrir un portefeuille ministériel aux Outre-mer avant d'être non-reconduit, à sa surprise et sans préavis. Valérie Pécresse et Anne Hidalgo, après une campagne et un score calamiteux à la présidentielle de 2022, poursuivent leur carrière sans avoir été brisées, tant s'en faut, par le sentiment de ridicule ou de honte.
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