Alors que le conflit russo-ukrainien se poursuit, en dépit des tentatives américaines plus ou moins honnêtes d’y mettre fin, les pays européens semblent égarés dans un monde parallèle, un monde idéal où rien n’aurait changé depuis le printemps 2022. Bien au-delà du seul cours de la guerre, l’Europe a également perdu la mesure de sa propre situation stratégique, alors même qu’elle n’a jamais été plus isolée. Le retour sur Terre risque d’être brutal…
Est-ce que l’Europe va bien ? À ce stade, on est en droit de se poser la question. La distinction entre l’Union européenne et les autres pays européens non-membres, comme le Royaume-Uni, semble s’effacer au fur et à mesure qu’une folie collective s’empare des dirigeants du continent.
La fin de la guerre en Ukraine approche à grands pas ; même si Kiev ou Moscou persistent à refuser toutes les propositions de paix présentées par l’administration américaine, tôt ou tard, cette dernière finira soit par forcer la main d’un Volodymyr Zelensky déjà très affaibli ou de toute personne qui lui succédera, soit par se désintéresser complètement de la situation et abandonner l'armée ukrainienne à son triste sort.
L’Europe, largement tenue à l’écart du processus de négociation depuis le début, sent bien que malgré son obstination à prolonger à tout prix le conflit, ses seules ressources ne pourront jamais égaler celles des États-Unis et ne pourront pas soutenir l’Ukraine pendant très longtemps. Et lorsque la guerre en Ukraine s’achèvera, l’heure des comptes sonnera pour l’Europe, qui était déjà une cible d’opportunité pour d'éventuels appétits expansionnistes de Moscou, et qui a scellé son destin par une escalade sans précédent d’une rhétorique désormais ouvertement guerrière et par les mesures prises à l’encontre du Kremlin.
En résulte un discours de plus en plus contradictoire, tiraillé entre une propagande anti-russe toujours vivace qui se félicite bruyamment de chaque « victoire » ukrainienne, aussi purement symboliques soient celles-ci, et la terreur visible qu’inspire l’imminence du retour de bâton que le Vieux continent s’attend – probablement à raison – à recevoir tôt ou tard de la part de la Russie.
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