Destruction du Liban : la force d’un peuple dans la tourmente de la guerre

Le Liban réapparaît dans l’actualité pour nous exposer une nouvelle tragédie. Quatre ans auparavant, l’explosion du port de Beyrouth meurtrissait déjà la ville et ses habitants. La justice n’a toujours pas été rendue dans cette affaire. Elle venait accompagner la déroute financière du pays commencée quelques années plus tôt. Puisqu’un malheur ne surgit pas tout seul, le pays s’enfonçait aussi dans la paralysie politique. Depuis plus de deux ans, le Liban est entre les mains d’un gouvernement démissionnaire chargé d’assurer les affaires courantes à défaut d’un nouveau président de la République. Mais ce nœud de paralysie et de drames a lassé les chancelleries occidentales préoccupées par d’autres fronts plus brûlants, comme celui de l’Ukraine ou de la crise énergétique.

Le Proche-Orient est revenu brutalement dans l’actualité depuis le 7 octobre 2023 et ne l’a dès lors plus quittée. L’attaque du Hamas, causant la mort de 1 200 civils et militaires, a ouvert la voie à une sanguinaire répression israélienne sans précédent à l’égard de la bande de Gaza, territoire pauvre et surpeuplé. Le nombre de victimes oscillerait entre 40 000 si l’on suit les sources données par le ministère de la Santé du Hamas et 186 000 si l’on suit la revue médicale britannique The Lancet.

Mais le front est double depuis le 23 septembre et concerne désormais le Liban. Le pays ploie sans rompre sous le déluge des bombardements israéliens. En moins d’un mois, 1 500 morts sont à recenser, majoritairement des civils et plus de 1,2 million de déplacés. À ces victimes, il ne faut pas oublier les plus de 2 000 morts et près de 10 000 blessés depuis le début des affrontements frontaliers entre Israël et le Hezbollah à partir du 8 octobre 2023.