Allemagne : l'excédent commercial impacté par la hausse des importations

L’Allemagne enregistre le deuxième solde commercial le plus élevé du monde, après la Chine. C’est à partir du début des années 2000 et le passage à l’euro que ces excédents ont augmenté fortement. Le pays a notamment bénéficié de la construction européenne, en exportant massivement ses biens vers les pays de l’Union européenne. Les excédents allemands se sont néanmoins réduits depuis 2016, sous l’effet de la hausse des importations depuis la zone euro et la Chine, et à cause de l’impact économique de la pandémie mondiale.

publié le 21/04/2022 Par Élucid
Depuis 2016, la chute des excédents allemands

Chaque année depuis le début des années 2000, l’Allemagne enregistre des excédents commerciaux très importants, biens supérieurs à ceux qu’elle enregistrait durant toute la seconde moitié du XXe siècle. Ainsi, entre 1950 et 2000, l’excédent commercial le plus élevé est de 123 milliards d’euros, en 1989. En 2001, l’excédent commercial allemand s’établit à 128 milliards d’euros et n’est jamais redescendu à un niveau inférieur jusqu’en 2021, où il s’établit à 173 milliards d’euros.

Le montant des exportations comme des importations allemandes a fortement augmenté depuis 1950, et cette augmentation s’est accélérée à partir du milieu des années 1990 :

- Les importations sont passées de 440 milliards à 1200 milliards d’euros entre 1993 et 2021, soit une augmentation de 170 % ;

- Les exportations sont passées de 488 milliards à 1375 milliards d’euros sur la période, soit une augmentation de 180 %.

On peut distinguer plusieurs événements qui ont amplifié ou dégradé le solde commercial allemand :

- En 1989, le coût de la réunification allemande engendre une baisse des exportations bien plus importante que la baisse des importations. Le solde commercial allemand passe de 123 milliards à 19 milliards entre 1989 et 1991. Il augmente ensuite lentement jusqu’en 2000 ;

- La période 2000-2007 est l’âge d’or des exportations allemandes : en résulte le triplement de l’excédent commercial, qui passe de 81 à 238 milliards d’euros. Cela est dû à des exportations très dynamiques de voitures et de machines-outils, et au passage à l’euro. Ce dernier améliore en effet fictivement la compétitivité allemande, en empêchant l'appréciation du mark qui aurait résulté de la hausse des exportations en l’absence de monnaie unique ;

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