Il y a encore quatre ans, Atos était un géant mondial de l’informatique qui valait 7 milliards d’euros. Aujourd’hui, l’entreprise ne vaut presque plus rien. En juin dernier, elle croulait sous une dette abyssale de 5 milliards d’euros. Atos est désormais en proie au démantèlement, voire à la disparition. Comment cette entreprise aux 100 000 employés dans le monde, dont 10 000 en France, peu connue du grand public, mais dont les activités sont pourtant infiltrées dans le quotidien de tous les Français, et dont certaines revêtent un caractère hautement stratégique (nucléaire, défense…), a-t-elle pu en arriver là ? Et ce alors même que le secteur du numérique est en pleine expansion au niveau planétaire ? Qui sont les responsables d’une telle débandade ? Et pourquoi l’État français est-il resté immobile face à la descente aux enfers d’une entreprise aussi sensible ? Anatomie d’une chute.
Il y a quatre ans, Atos valait 7 milliards d’euros. Aujourd’hui, sa valorisation a fondu… à 87 millions d’euros. Le cours de l’action Atos est ainsi passé d’environ 75 euros à… 75 centimes d’euros. Autrement dit, la société, qui était pourtant considérée comme un des plus beaux fleurons de l’industrie française, rivalisant avec les géants mondiaux du secteur de l’informatique, ne vaut plus rien. Qu’a-t-il bien pu se passer pour en arriver là ?
Ministères, nucléaire, défense… : les activités ultra-stratégiques d’Atos
Née d’une fusion d’entreprises du secteur informatique français (Axime et Sligos) en 1997, Atos a toujours évolué en toute discrétion. Peu connu du grand public, ce mastodonte aux 110 000 employés et aux 10 milliards de chiffre d’affaires s’immisce pourtant dans les moindres recoins de notre quotidien.
Il assure notamment la conception, la mise en place, mais aussi la gestion et l’hébergement des systèmes informatiques et des logiciels d’une multitude d’entreprises privées. Des petites PME, mais aussi des grands groupes internationaux comme AccorHotel, BMW, Stellantis, Siemens, Johnson & Johnson, Carrefour, Engie, Coca-Cola, TotalEnergies, Novartis, Nestlé… via des services de transformation digitale, d’internet des objets, de cloud, de cybersécurité, d'infogérance et d’intelligence artificielle.
Atos s’immisce aussi à tous les niveaux de la sphère publique, dans les ministères et les services de l’État et les entreprises publiques. C’est Atos qui gère par exemple les systèmes de l’Assurance maladie, de la Carte vitale, du site internet des Impôts, du portail des Douanes, de la CAF, de l’Urssaf, de la création des passeports et des cartes d’identité, de la régulation de la SNCF, des pompiers, du Samu…
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