Belgique, Suisse : la baisse de croissance révèle l'anomalie des 30 Glorieuses

La Belgique et la Suisse ont rapidement récupéré de la crise du Covid. Cependant, le retour de l’inflation est venu compromettre le rétablissement économique. Pire, si on regarde par habitant, la croissance belge a été famélique, et la Suisse connait en réalité une récession. De faibles niveaux de croissance sont attendus en 2023, signes de problèmes à venir pour le pouvoir d’achat et l’emploi.

publié le 06/07/2023 Par Olivier Berruyer

En Belgique, l’observation du Produit Intérieur Brut (le fameux PIB, c’est-à-dire, en simplifiant, la valeur de ce que le pays a réellement produit) indique clairement que, dès 2022, l'économie a totalement récupéré de la crise du Covid.

Le PIB belge du premier trimestre 2023 est même à son plus haut historique. La crise économique de 2020 a été bien moins grave qu’en France : le PIB du premier trimestre 2020 a été à peine inférieur à celui de 2008 (contre près de -10 % en France). La situation s’est normalisée en 2021 et l’économie s’est remise à croître.

Si on s’intéresse à la croissance du PIB belge (c’est-à-dire à la valeur de sa hausse ou de sa baisse), on note que le pays a connu une croissance robuste en 2022, de plus de 3 %, mais aussi que ce niveau s’explique par la fin du rattrapage post-Covid. 2023 ne devrait pas être aussi robuste, les prévisions tournant autour de seulement +1 %.

L’analyse des contributions sectorielles à la croissance belge au cours des dernières années révèle que la croissance belge est largement entretenue par la consommation. L’investissement et le commerce extérieur ont une contribution négligeable en moyenne depuis deux ans.

Le difficile rétablissement du PIB par habitant

Le recours au PIB trimestriel par habitant permet de mieux analyser l’évolution du niveau de vie moyen. Il est en effet important de tenir compte de la croissance démographique : si le PIB augmente de +1 % et que la population augmente de +2 %, la richesse par habitant baisse en réalité de -1 %. Cet indicateur est donc beaucoup plus pertinent pour apprécier la croissance réelle d’une économie.

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