Chômage : des chiffres inquiétants, malgré le coup de bluff du gouvernement

Il y a quelques mois, le gouvernement s’était bruyamment félicité des chiffres du chômage du premier trimestre 2023, qui apparaissaient en baisse. Les grands médias avaient alors relayé sa propagande sans recul. Il se confirme désormais que la reprise de l'emploi était bien moins réjouissante qu’annoncée. A contrario, un large silence médiatique a accompagné les derniers chiffres du chômage, qui révèlent un net retournement de tendance. Si l'on en croit certains indicateurs, la situation de l'emploi pourrait continuer de se dégrader, ce qui reste cependant à confirmer. Nous suivrons donc de près l'évolution du chômage dans les mois à venir.

publié le 30/11/2023 Par Olivier Berruyer

1- Manipulations statistiques
2- Une baisse pas si historique
3- Réalités statistiques
Ce qu'il faut retenir


Rappelons tout d'abord qu’en France, il existe plusieurs manières de définir un « chômeur » et donc de mesurer le chômage. Pôle emploi distingue ainsi cinq catégories de chômeurs, à la recherche de n’importe quel type de contrat (CDI, CDD, à temps plein, à temps partiel, temporaire ou saisonnier). La catégorie la plus utilisée dans le débat public est la catégorie A, qui désigne « une personne sans emploi, à la recherche de n’importe quel type de contrat, et tenue de rechercher activement un emploi ».

Selon Pôle emploi, en septembre 2023, le nombre de chômeurs en « catégorie A » est en diminution. Cependant, fait étrange, le nombre de chômeurs ne travaillant pas (catégories A à C) a augmenté de 0,3 %, soit 16 000 chômeurs de plus. Le nombre de chômeurs au sens large (catégories A à E) a également augmenté. Le nombre d’intérimaires a, pour sa part, crû de près de 15 000.

Si on observe de plus près la variation du chômage, on se rend compte que l’embellie du chômage s’est terminée au printemps : le chômage a stagné au deuxième trimestre, et commence à remonter au troisième. Mais le mois de septembre a vu une nette baisse. Il faudra voir s’il s’agit d’une anomalie ou d’un nouveau retournement de tendance.

Si l’on considère l’ensemble des catégories définies par Pôle emploi, depuis trente ans, le nombre de chômeurs en France a augmenté significativement, particulièrement depuis la crise de 2008 : il est en effet passé de 4 millions à près de 7 millions d’inscrits en 10 ans, avant de retomber au niveau actuel de plus de 6 millions.

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