Déficit américain : le Covid deux fois plus coûteux que les subprimes

Après une augmentation spectaculaire du déficit de l’État américain en 2020, lors de la crise du Covid-19, la tendance s’est inversée à partir du deuxième trimestre 2021 :

- Les dépenses de l’État américain (qui ont été de 7 200 milliards de dollars entre avril 2020 et mars 2021) sont reparties à la baisse, pour s’établir à 6 800 milliards entre juillet 2020 et août 2021 ;

- Avec la reprise économique, les recettes ont réaugmenté de manière importante à partir de mars 2021 : elles ont été de 4000 milliards de dollars entre septembre 2020 et août 2021 ;

En conséquence, le déficit américain s’est creusé de 2 800 milliards entre juillet 2020 et août 2021. On perçoit bien une contraction du déficit depuis mars 2021, où le déficit sur un an glissant s’établissait à 3 600 milliards de dollars (après lissage de la courbe).

Depuis 1995, le déficit de l’État américain n’a pas connu une évolution linéaire.

Entre 1995 et 2008, il a ainsi été plutôt stable et n’a pas augmenté de manière très importante. Le pays a même affiché un excédent budgétaire durant quatre ans, de décembre 1997 à février 2002, avec un excédent record de 269 milliards de dollars début 2001. Une telle période d’excédents budgétaires n’avait pas été enregistrée aux États-Unis depuis la présidence d’Harry Truman au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

À partir de 2002, le déficit américain est reparti à la hausse, notamment en raison des conséquences de l’explosion de la Bulle Internet: La bulle Internet est une bulle spéculative qui a affecté les secteurs de l’informatique et de la télécommunication sur les marchés d’actions à la fin des années 1990. Son explosion en mars 2000 entraîne un fléchissement de la croissance mondiale.bulle Internet qui a affaibli la croissance et les recettes de l’État. L’entrée en guerre en Afghanistan en octobre 2001, en réaction aux attentats du 11 septembre 2001, a aussi participé à ce rebond. Pour autant, jusqu’en octobre 2008, le déficit reste sous contrôle et ne dépasse pas les 500 milliards de dollars sur 12 mois cumulés.