Face aux coupures de gaz et aux prix exorbitants de l'énergie, les pays européens se préparent à un hiver difficile. À l'heure actuelle, la seule solution viable semble être… le retour au charbon. Le vice-président de la Commission européenne Timmermans alerte quant à un risque réel de troubles civils si l’Europe n’arrive pas à maîtriser le prix de l’énergie avant l'hiver.
L'âge sombre des villes noircies par la fumée de charbon, des cheminées fumantes et polluantes, des hivers froids chauffés par des poêles à charbon puants et de l'extrême pauvreté parfaitement décrite par Charles Dickens dans « Hard Times », un âge qui semblait révolu, pourrait revenir, bien que de manière différente. Et la transition énergétique, à laquelle l'UE a consacré tant de temps et d'argent (du contribuable) avec des discours nobles, pourrait bien tomber à l'eau. Ou être reportée à un lendemain irréalisable.
Vaut-il mieux réintroduire le charbon pour garantir le chauffage et de meilleurs prix cet hiver ou préserver la planète en limitant les émissions de CO2, au risque de soulèvements populaires qui inquiètent le pouvoir ? La question plane dans les couloirs de Bruxelles, aux prises avec un dilemme hamlétique : comment continuer à durcir les sanctions contre la Russie sans se tirer davantage une balle dans le pied ? Entre-temps, l'Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, la Grèce et la Pologne ont déjà décidé de leur sort : le retour aux combustibles fossiles est préféré comme seul moyen d'éviter la dérive vers des troubles civils au cours de l'hiver prochain.
Les spécialistes de l'environnement sont tout de même étrangement rassurants : un retour au charbon ne remettrait pas en cause l'objectif de limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, réaffirmé lors du sommet climatique de la COP26 à Glasgow en novembre dernier. C'est ce qu'affirme un rapport du think tank de l'énergie Ember, publié le 13 juillet dernier. Ces projets entraîneraient, explique le rapport, l’ajout d’un peu moins de 14 GW, soit 12 % de plus que le parc existant de centrales à charbon de l’UE (109 GW) et 1,5 % de plus que la capacité totale de production d’électricité de l’UE (920 GW). Des prédictions qui semblent toutefois un peu optimistes…
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