Coût de l'électricité : les agriculteurs français suffoquent

Dans une note adressée le 19 juillet au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, l’Association nationale pommes-poires (ANPP) s’inquiétait de la hausse vertigineuse du prix de l’électricité qui pourrait affecter et nuire à la rentabilité de nombreuses stations de conditionnement.

« En station, une inquiétude majeure est apparue depuis le mois de juin pour l’année 2023 : il s’agit de l’évolution du coût de l’électricité », avertissait ainsi l’ANPP, en précisant que pour un tiers environ de ses entreprises, « les contrats de fournitures arrivent à échéance en décembre 2022 et les nouvelles conditions de contractualisation font apparaître une augmentation brutale de 50 €/MWh à 600 €/MWh ».

Alors que la conservation d’une pomme coûtait jusqu’alors à peu près 1,5 ct d’€/kg, son prix devrait exploser à environ 18 cts d’€/kg, selon les estimations de l’ANPP, qui prévient que « sans aide dédiée, une telle hausse ne manquerait pas de faire disparaître certaines entreprises ».

C’est le cas, par exemple, d’une station située en Pays de la Loire, qui conditionne 10 000 tonnes de pommes par an. Son contrat étant arrivé à échéance, celle-ci vient de recevoir de la part de son fournisseur d’électricité une nouvelle offre avec une hausse de presque… 400 % ! Soit un budget de 700 000 euros contre 143 000 pour 2022. Inutile de préciser que cette augmentation, sans intervention de l’État, n’est rien d’autre qu’un synonyme de faillite… tout en laissant les producteurs de fruits dans une situation périlleuse.