Les émissions de gaz à effet de serre des îles du Pacifique sont très faibles et pourtant, cette région du monde est aujourd’hui la plus impactée par les effets de l’accélération du réchauffement climatique. Montée des eaux, élévation des températures, acidification des océans et intensification des phénomènes météorologiques extrêmes : les petits États insulaires en développement pourraient finir par disparaître, obligeant leurs populations à migrer. C’est toute une identité culturelle qui est en danger face à cette bombe à retardement…

publié le 21/10/2024 Par Lucie Touzi

L’accélération de l’augmentation du niveau de la mer à l’échelle mondiale est une menace urgente et croissante. Sans grande surprise, le changement climatique est le principal responsable et les conséquences sont multiples. « Modifier la dynamique des échanges d'énergie, de masse d'eau ou d'évaporation, entre l'océan et l'atmosphère, est extrêmement compliqué. Malheureusement, l’intervention de l’humanité, tout au long de ces quelques siècles de vie industrielle, nous a conduits à un point où l’influence et l’intervention de l’action humaine ont finalement provoqué la modification d’un système fonctionnant naturellement », assure Miguel Cifuentes-Jara, associé de recherche au Centre de recherche environnementale Smithsonian (États-Unis).

Principal puits de carbone de la planète, l’océan absorbe la chaleur supplémentaire, qui se dégage de la hausse des émissions de gaz à effet de serre, piégée dans le système terrestre. Jusqu’à présent, l’océan a capturé environ 90 % de cet excès de chaleur, c’est pourquoi il se réchauffe progressivement et les effets s’enchaînent en cascade : fonte des glaciers, augmentation du niveau de la mer, vagues de chaleur océanique et acidification des océans. « C’est ce qu’on appelle la dilatation thermique de l’océan », ajoute-t-il, tout en précisant que « la différence de température de l’énergie stockée sur la planète a provoqué le ralentissement de la circulation thermohaline. Davantage de chaleur est stockée dans l’océan et celle-ci ne se déplace plus aussi rapidement ».

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