La Chine, qui jusqu'en 2015 était très en retard dans la recherche sur la fusion nucléaire, est en passe de devenir le leader mondial de ce secteur, une quête qui pourrait littéralement révolutionner le paysage énergétique et géopolitique mondial, pour le meilleur ou pour le pire...
Hefei, une ville d'environ 9 millions d’habitants dans l'est de la Chine, abrite l'Institut de physique des plasmas de l'Académie chinoise des sciences (ASIPP), le fleuron de l'industrie chinoise de la fusion nucléaire, où l’on travaille tout au long de l'année pour réaliser quelque chose qui ressemble à de la science-fiction : recréer l'énergie du soleil sur Terre.
L'ASIPP est l’un des plus importants laboratoires sur la fusion magnétique en Chine. Il a construit le premier tokamak de Chine et conçu l’Experimental Advanced Superconducting Tokamak (EAST), le premier tokamak supraconducteur complet à section non circulaire au monde, une sorte de gros beignet dans lequel on essaie de reproduire les réactions nucléaires qui ont lieu dans le Soleil. Dans l’enceinte d'un tokamak, l'énergie générée par la fusion des noyaux atomiques est absorbée sous forme de chaleur par les parois de la chambre à vide. Tout comme les centrales électrogènes classiques, une centrale de fusion utilisera cette chaleur pour produire de la vapeur puis, grâce à des turbines et à des alternateurs, de l'électricité.
L’objectif est de développer et d’expérimenter des technologies de fusion nucléaire, afin d’imiter les processus qui se produisent dans notre soleil et de produire, à l’avenir, de l’électricité à très bas prix. Les Chinois ne sont pas les seuls à le faire, mais leur objectif est d’y parvenir le plus rapidement possible, avant les pays occidentaux qui travaillent sur la question depuis des années, mais sans grand succès.
Du côté européen et américain, l’expérience de fusion la plus importante reste le réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), un tokamak géant construit dans le sud de la France pour un montant de 22 milliards de dollars et auquel la Chine contribue également. L’objectif principal d’ITER est de générer des « plasmas en combustion », et d'en comprendre le comportement. « Dans un plasma en combustion – explique-t-on chez ITER – l’énergie libérée par le noyau d'hélium issu de la réaction de fusion deutérium-tritium est suffisante pour entretenir la température du milieu, réduisant ainsi, voire supprimant totalement, le besoin de recourir à des systèmes de chauffage externes ».
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