
C’est un secteur qui ne connaît pas la crise : en nette progression depuis les années 1990 – où on comptait 3,7 millions de passagers – le nombre de croisiéristes devrait de nouveau dépasser cette année le niveau atteint avant la crise sanitaire, avec 31,5 millions de passagers, selon l’Association internationale des lignes de croisière (CLIA), qui regroupe 93 % des compagnies.
Rebond post-pandémie
La très forte chute enregistrée pendant la crise sanitaire, loin de donner lieu à une remise en cause de cette forme de tourisme (le fameux « monde d'après »), n’aura donc été qu’un mauvais souvenir pour l’industrie des croisières. Et les prévisions misent sur une poursuite de la tendance, avec une croissance de 19 % d’ici 2028. La flotte de paquebots géants pourrait ainsi atteindre 80 navires d'ici 2024, contre 38 aujourd'hui. 67 paquebots sont en construction dans le monde – certains à Saint-Nazaire – dont 40 % offriront une capacité de 1 000 à 3 000 personnes, et 25 % davantage.
Car l’heure est à la course au gigantisme : sept piscines, un minigolf, une patinoire, un casino, une quinzaine de bars et restaurants, un simulateur de surf et même un quartier « Central Park ». Pour Royal Caribbean, dont les bateaux occupaient neuf des dix places des plus gros paquebots au monde en 2022, il s’agit toujours de faire plus grand et plus superflu. Mais attention, « pas plus polluant » affirme la compagnie, puisque l’Icon of the Seas fonctionnera... au gaz naturel liquéfié (GNL).
Une destination touristique « en soi »
Des « sensations fortes » et un « niveau de détente » « inimaginables » au sein du « plus grand parc aquatique en mer » : c’est ce que promet Royal Caribbean aux futurs passagers de l’Icon of the Seas. La vidéo promotionnelle du paquebot laisse cependant songeur – en la visionnant, on ne peut que se demander pourquoi ce parc aquatique gigantesque, qui atteint l’échelle d’une petite ville, aurait besoin de naviguer sur les flots, tant tout se passe à bord : car ces gigantesques paquebots font peu cas de l’escale, qui faisait auparavant le charme de la croisière.
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