Suppression des vols courts intérieurs : de la poudre de perlimpinpin

Le 1er décembre, la Commission européenne a validé la suppression des vols intérieurs en France dans le cas où une alternative ferroviaire de moins de deux heures trente existe. Cette mesure, annoncée dans la loi Climat de 2021 afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre issues du secteur aérien, a ainsi été considérée comme conforme à la législation européenne.

publié le 26/01/2023 Par Camille Musikian
Suppression des vols courts intérieurs : de la poudre de perlimpinpin

Il s’agit cependant d’une maigre avancée pour la décarbonation des déplacements, car, sans le développement et le renforcement du réseau ferroviaire français, elle n’induira presque aucun impact sur la réduction des émissions de CO2.

Un vrai coût environnemental du transport aérien

En 2020, parmi les propositions rendues par la Convention citoyenne sur le climat figurait la suppression progressive des vols intérieurs sur les lignes où une alternative bas carbone en moins de quatre heures était possible. L’Assemblée nationale comme le Sénat ont adopté la mesure en réduisant toutefois la durée du trajet alternatif à deux-heures trente, craignant d’enclaver davantage certains territoires, malgré le soutien de la gauche et des écologistes à la proposition initiale. Bien que déplorant cette demi-mesure, le sénateur écologiste Ronan Dantec fera valoir au Parlement : « en gardant l’article, vous dites bien qu’il y a un vrai coût environnemental spécifique du transport aérien, et que ce n’est pas neutre de faire 2h30 en avion ».

Toutefois, cette reconnaissance du coût environnemental du secteur aérien est vouée à rester sans effet dès lors qu'elle ampute la mesure proposée par la Convention citoyenne. Ainsi, alors que dix-huit lignes auraient été supprimées si le seuil des quatre heures avait été respecté, ce n’en sont plus que... trois lignes qui tombent désormais sous le couperet de la loi : les liaisons Paris-Orly et Bordeaux, Nantes et Lyon. Les lignes desservant Paris-Charles de Gaulle sont ainsi épargnées, de même que certaines lignes telles que Lyon-Marseille, en raison de la fréquence et des horaires des trains assurant cette liaison, qui ne permettent pas d’assurer une alternative suffisante à l’avion.

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