Alors que la COP30, qui aura lieu à Belém au Brésil au mois de novembre prochain, est encore en pleine organisation, cette dernière crée déjà la polémique. La construction d’une quatre voies dans une zone forestière protégée de la ville attise les critiques et suscite l’incompréhension. Ce projet déconcertant dans le pays hôte de la COP30 est difficilement acceptable, surtout lorsqu’on sait que limiter la déforestation est un point clé dans la lutte contre le changement climatique. Le Brésil a d’ailleurs pour objectif d’atteindre le « zéro déforestation » d’ici 2030…

publié le 12/05/2025 Par Lucie Touzi
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La COP30 s’inscrit dans un contexte historique, car l’année 2025 marque les vingt ans de l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto et les dix ans de la signature de l’Accord de Paris. Raison de plus pour que cette année, les discussions laissent place à l’action face à l’urgence de la situation climatique dans le monde. Cependant, la COP30 n’a pas encore commencé qu’elle suscite déjà des interrogations…

En France, les médias ont été nombreux à relayer une information publiée par la BBC, indiquant qu’une autoroute traversant la forêt amazonienne était en pleine construction pour « faciliter l’accès aux participants » du sommet climatique à Belém. Face à ces accusations, le Secrétariat extraordinaire de la COP30, lié à la Maison Civile de la Présidence de la République du Brésil, s'est défendu en expliquant que le projet avait été planifié bien avant que le Brésil ne soit sélectionné comme pays hôte du sommet : « La construction de l'autoroute Avenida Liberdade à Belém, dans le Pará, n'est pas de la responsabilité du gouvernement fédéral et ne fait pas partie des 33 projets d'infrastructure prévus pour la COP30 en novembre de cette année ».

Cependant, quand bien même la construction n'aurait pas été commandée spécifiquement pour l'occasion, la contradiction demeure : le même pays qui reçoit un sommet pour le climat participe à la déforestation de la forêt amazonienne.

En outre, il est difficile de nier l’importance de cette autoroute dans l’organisation de cette COP. « Il est vrai que cette construction a peut-être été planifiée il y a longtemps, mais ce qui est certain, c’est que la COP a accéléré sa construction et, bien sûr, dans une logique de continuer à construire des infrastructures qui traversent la forêt amazonienne », explique César Ipenza, ancien conseiller du Premier ministre de l'Environnement entre 2009 et 2011 au Pérou, professeur universitaire, avocat de l'Université de San Martín de Porres et spécialiste des questions environnementales liées à l'exploitation minière.

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