Avec la modernité, la loi naturelle a laissé place à la doctrine des droits de l’homme, qui régit désormais le monde humain. Mais, la société humaine peut-elle véritablement se passer de toute référence à la condition naturelle de l’homme ?
Podcast La synthèse audio
Dans La loi naturelle et les droits de l’homme (2018), Pierre Manent remet en cause le rejet de la notion de loi naturelle et présente une critique acerbe des conséquences de la doctrine des droits de l’homme, qui indétermine profondément la vie humaine.
Ce qu’il faut retenir :
La notion de loi naturelle, parce qu’elle s’oppose à l’expression de la liberté individuelle, notion sur laquelle repose la modernité, a été totalement écartée de la philosophie moderne. Le droit naturel a laissé place à un droit égal, fondé sur les principes de liberté et d’égalité. Dans ce système de pensée, l’homme est réduit au dénominateur commun le plus pauvre : un « individu-vivant séparé », au-delà duquel rien n’est naturel et tout est construit et déconstructible.
La vie politique et sociale est ainsi profondément indéterminée puisqu’elle repose sur une conception de l’individu, qui n’a plus de contenu. L’homme n’est défini plus que par les droits qu’il peut revendiquer, qui sont indéterminés et, en puissance, infinis. L’État se voit ainsi assigner pour seule tâche de garantir les droits des individus.
La question de l’obéissance s’est alors elle-même indéterminée. Les hommes sont devenus des sujets autonomes, c’est-à-dire qu’ils se commandent à eux-mêmes. Dans ces conditions, l’État est uniquement chargé de garantir leurs droits et son pouvoir découle du consentement des hommes. Ainsi, l’État ne commande ni n’obéit véritablement aux hommes ; et, ces derniers ne lui obéissent ni ne lui commandent véritablement.
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