Chine - USA : le Moyen-Orient n’est plus la chasse gardée des Américains

Le 29 mai dernier se tenait à Pékin la 10^e réunion ministérielle du China-Arab States Cooperation Forum (CASCF). À cette occasion, des représentants politiques et diplomatiques de 22 pays arabes, parmi lesquels l’Égypte, la Tunisie, l’Arabie Saoudite, et les Émirats arabes unis, se sont rendus en Chine pour démontrer la vigueur et l’importance de la coopération entre la Chine et cette région du monde.

Si aucune annonce fracassante n’en est sortie, c’est parce que ce type de réunions sert avant tout de symbole et incarne un travail au long cours réalisé à différents niveaux politiques et économiques, pour renforcer les liens déjà tissés entre ces différents pays.

Le gouvernement chinois en a tout de même profité pour réaffirmer son rôle diplomatique sur la scène internationale, en martelant une nouvelle fois la position qu’il défend de longue date sur le conflit israélo-palestinien, par la voix de Xi Jinping lui-même en ouverture du sommet :

« La Chine soutient fermement la création d'un État palestinien indépendant jouissant d'une pleine souveraineté sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est pour capitale. Elle soutient l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU, ainsi qu'une conférence de paix internationale plus large, efficace et faisant autorité. »

La percée chinoise dans le Golfe

Certes, cette déclaration n’a pas entraîné un règlement immédiat de la guerre à Gaza, mais elle pèsera sans nul doute sur la suite de l’Histoire, surtout si l’influence des États-Unis sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou continue de se montrer aussi limitée. Par-dessus tout, il faut prendre la mesure de la rupture que cette situation représente dans les relations internationales. Le Golfe était jusqu’ici une chasse gardée des États-Unis à travers le pacte du Quincy de 1945 et le système du pétrodollar.