Entre les menaces d’annexer Gaza, le Groenland, le Canada, etc., les gesticulations trumpiennes coupent le souffle. Le locataire du bureau ovale est en roue libre ; l’avenir dévoilera ce qu’il en restera dans six mois. Mais lorsque Donald Trump brandit à la face du monde un panneau tarifaire ubuesque et lance une démondialisation aux forceps, les remous sont tels qu’il est difficile de feindre l’indifférence. Les certitudes d’hier s’écroulent, aujourd’hui est précaire, demain est imprévisible. La superpuissance américaine sème le chaos économique, mais que lui arrive-t-il donc ? L’Amérique tarifaire se rétracte sur elle-même, le diagnostic vital du « gendarme du monde » est-il engagé ? Si oui, qui d’autre peut prétendre à sa succession à part la Chine. Enfin, si Pékin daigne reprendre un flambeau étincelant, certes, mais qui s’accompagne d’un fardeau militaire pesant.

publié le 09/06/2025 Par Jack Thompson
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« Gendarme du monde », l’expression apparaît suite au discours de politique générale du président Harry S. Truman le 12 mars 1947. « Je crois que ce doit être la politique des États-Unis de supporter les gens libres qui résistent aux tentatives d’assujettissement par des minorités armées ou des pressions extérieures ». Truman définit deux modes de vie antagonistes. L’Amérique est caractérisée par « des institutions libres, des gouvernements représentatifs, des élections libres, des garanties données à la liberté individuelle, à la liberté de parole et du culte et à l’absence de toute oppression politique ». Elle s’oppose à l’Union soviétique appuyée « sur la terreur et l’oppression, sur une radio et une presse contrôlées, sur des élections dirigées et sur la suppression de la liberté personnelle ». Dit autrement, la « doctrine Truman » définissait une version libérale du Bien contre le Mal.

Le 5 juin 1947, George C. Marshall prononce un discours qui fera date : « Il est logique que les États-Unis fassent tout ce qu’ils peuvent pour aider à rétablir la santé économique normale du monde sans laquelle il ne peut y avoir de stabilité politique et sans laquelle la paix ne peut être garantie… Tout gouvernement qui veut contribuer à la reprise économique pourra compter, j’en suis sûr, sur la coopération pleine et entière du gouvernement des États-Unis ». À l’inverse, « Les gouvernements, les partis et les groupes politiques qui cherchent à perpétuer la misère humaine pour en tirer un profit, politique ou autre se heurteront à l’opposition des États-Unis ». L’heure est à la reconstruction, le « plan Marshall » est né, dix-huit nations y adhèrent. Autre évènement fondateur, douze pays signent le Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) le 4 avril 1949 à Washington.

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