
BANGKOK. Ce 12 mai 2023, les principaux partis politiques en lice pour les législatives battaient le rappel du ban et de l’arrière-ban de leurs troupes. Les pick-up pavoisés aux couleurs des partis sillonnaient les rues de la Cité des anges. À l’avant-veille du scrutin, impossible d’échapper aux ribambelles de posters et placards électoraux qui envahissaient les trottoirs de la capitale thaïlandaise. Le soir-même, les ultimes joutes électorales de la campagne avaient lieu avant les législatives du 14 mai.
Principale tête d’affiche, le parti Pheu Thaï (Pour les Thaïs), dernier avatar en date du Tak rak Thaï (Les Thaïs aiment les Thaïs), le parti de l’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra renversé en 2006. Mi-mars, l'institut NIDA Poll créditait le Pheu Thaï – mené par la fille de Thaksin, Paetongtarn (36 ans) – de 50 % d’intentions de vote. Sachant que le clan des Shinawatra n’a jamais perdu une élection depuis 2001, et que le plus proche rival était largué avec seulement 17 % d’intention de vote, l’affaire était déjà dans le sac. Du moins, le croyait-on. Selon toute apparence, Paetongtarn était en route vers une victoire écrasante. Optimiste, le Pheu Thai pensait pouvoir obtenir a minima 310 sièges sur les 500 en jeu.
Depuis son exil doré à Dubaï, Thaksin se réjouissait à l’avance. Quitte à passer par la case prison — histoire de flatter son ego en subissant très brièvement le sort d’Aung San Suu Kyi ? —, il serait bientôt de retour au pays. En attendant, le milliardaire allait de ses petites phrases assassines. En 2011, sa sœur, Yingluck Shinawatra, alors en campagne pour le poste de Premier ministre, avait adopté pour slogan « Thaksin pense, le Pheu Thaï agit ». Aujourd’hui, selon l’ex-Premier ministre déchu, « l’ADN de Thaksin pense, l’ADN de Thaksin agit ». Rien que ça…
Lisez la suite et soutenez un média indépendant sans publicité
S’abonnerAccès illimité au site à partir de 1€
Déjà abonné ? Connectez-vous