L'ascension d'une nouvelle puissance économique et géopolitique : l'Inde

Démographie, rivalités avec la Chine, tensions frontalières, crises diplomatiques : un tour d'horizon de l'actualité de l'Inde, cette puissance économique et géopolitique ascendante dont presque personne ne parle. En effet, le nationalisme hindou s'affirme de plus en plus, et l'Inde vient de ravir à la Chine le titre de pays le plus peuplé du monde, tout en convoitant ardemment son titre « d'Atelier du monde ».

publié le 14/11/2023 Par Jack Thompson

Narendra Modi, Premier ministre de l’Inde, envisage-t-il de reléguer l’appellation anglo-saxonne « India » aux oubliettes de l’Histoire ? Les 10 et 11 septembre dernier, les délégations conviées au dîner d’État organisé par l’Inde lors du sommet du G20 à New Delhi, ont reçu une carte d’invitation signée, non pas par le dirigeant de l'Inde, mais par « le président du Bharat ». Ce nom ancien se retrouve dans les Rig Veda, les plus anciens textes sacrés hindous (1 500 av. J.-C.). Surtout, Bharat n’a rien perdu de sa pertinence, la Constitution indienne s’y réfère explicitement : « India, that is Bharat, shall be a Union of States ». Lorsqu’il s’agit de vilipender la « mentalité coloniale » de ses compatriotes, Modi est rarement en reste. Pour l'heure, l'Inde vient de ravir à la Chine le titre de pays le plus peuplé du monde, et convoite ardemment son titre « d'Atelier du monde ».

À la différence de la Chine qui s’est lancée en 1979 dans un contrôle drastique des naissances en appliquant au forceps le concept de « l’enfant unique », l’Inde a échoué à contenir sa croissance démographique. À l’exception de la période de l’état d’urgence (1975-1977) où des camps de stérilisations furent ouverts (8 millions de personnes y auraient été opérées), New Delhi renonça à imposer un planning familial sous la contrainte. Les campagnes de stérilisation n’ont toutefois jamais cessé, elles s’accompagnent simplement de mesures financières incitatives. Une enquête nationale du ministère de la Santé et du Bien-être familial réalisé en 2019-2021 révèle que 36,3 % des femmes ont recours à la stérilisation comme moyen de contraception.

Lisez la suite et soutenez un média indépendant sans publicité

S’abonner
Accès illimité au site à partir de 1€
Des analyses graphiques pour prendre du recul sur les grands sujets de l’actualité
Des chroniques et des interviews de personnalités publiques trop peu entendues
Des synthèses d’ouvrages dans notre bibliothèque d’autodéfense intellectuelle
Et bien plus encore....

Déjà abonné ? Connectez-vous