LA NOVLANGUE GÉOPOLITIQUE : AXE DU MAL, ÉTAT VOYOU ET GENDARME DU MONDE

Après avoir vu comment et pourquoi la France s’enfermait dans des alliances fantasmées, ce second article continue à explorer le vocabulaire de nos dirigeants en matière de relations internationales. Il s’agit maintenant d’interroger la conception très peu politique que les Occidentaux, les Américains en particulier, mais aussi les Français, se font aujourd’hui de leurs ennemis, ou plutôt de leurs « agresseurs », une notion de droit international qu’ils utilisent pour mieux enfreindre les textes officiels.

À la lecture du traité de Versailles, le juriste Carl Schmitt craignait que la guerre fût désormais affiliée aux domaines du droit et de la morale, et non plus à celui du politique. L’article 231, sources de tant de controverses, blâmait l’« agression », terme mentionné 8 fois dans l’ensemble du texte, dont l’Allemagne et ses alliés s’étaient rendus coupables. Un tel vocable apparentait les puissances vaincues à des délinquants ou des criminels, autrement dit à des individus portant atteinte à la dignité d’autrui, commettant une entorse au droit pénal et face auxquels la prise des armes aurait relevé de la légitime défense. L’article 227 prévoyait en conséquence la mise en accusation publique de l’Empereur Guillaume II devant un tribunal spécial pour « offense suprême contre la morale internationale et l’autorité sacrée des traités ». Il fut finalement abandonné.

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