Tandis que les Européens s’humilient publiquement dans leur soumission commune à Donald Trump, la Commission multiplie les projets néolibéraux qui témoignent de son aveuglement idéologique. Dernières nouvelles de Bruxelles.

publié le 09/07/2025 Par Éric Juillot
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Emmanuel Macron se réjouissait l’année dernière de ce que les 27 s’étaient dotés d’une « boussole stratégique », c’est-à-dire d’un texte fixant les grandes lignes d’une diplomatie commune que l’on souhaitait plus substantielle dans les milieux européistes. Un an plus tard, ceux qui en doutaient vont devoir l’admettre, la boussole indique une direction claire : celle de la servilité. Une servilité parfaitement assumée, étalée crânement au grand jour dans la communication officielle de l’OTAN et des chancelleries concernées, au profit d’un président américain que les plus basses flagorneries comblent d’aise.

Sommet de l’OTAN : la servilité comme boussole stratégique

Par son ridicule achevé, le dernier sommet de l’OTAN a de quoi frapper les esprits. Tous ceux qui, en France, continuent à faire de l’Europe-puissance un objectif politique de premier ordre attaché à la construction européenne, devraient enfin, si la réalité avait pour eux quelque importance, convenir en cette circonstance qu’il s’agit là d’une chimère. L’accueil réservé à leur allié américain par les membres européens de l’OTAN est en effet riche d’un enseignement définitif, à plus d’un titre.

D’abord, il ne peut y avoir de défense européenne que dans le cadre de l’OTAN, c’est-à-dire sous le contrôle et dans la dépendance étroite des États-Unis. L’acceptation générale – Espagne exceptée – d’une augmentation spectaculaire des dépenses militaires à 5 % du PIB de chaque pays, ne témoigne pas du tout d’une volonté d’émancipation des Européens. Bien au contraire, ils n’y voient qu’un moyen d’acheter, au sens littéral du terme, la pérennité de l’engagement étasunien dans la défense de l’Europe ; il ne s’agit pas tant d’être plus fort sans Washington que de dépenser assez pour alléger le fardeau financier du tuteur stratégique et apaiser ainsi son irritation. Nul doute que cet engagement budgétaire s’accompagnera d’achats massifs de matériels militaires américains pour complaire aussi bien à Donald Trump qu’au complexe militaro-industriel des États-unis.

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