Déjà bien avancés dans le domaine du numérique, les pays du Golfe ont récemment conclu un accord avec les États-Unis : capitaux contre technologie. Cette stratégie orientée vers les nouvelles technologies pourrait démontrer ce que l’IA est capable de faire naître comme modèle politique, entre les mains de régimes autoritaires. Et surtout, les pétromonarchies cherchent à solidifier leur position stratégique, seul lien entre une Chine et des États-Unis en constante confrontation.

L’accord conclu entre les États-Unis et les pays du Golfe pour des investissements et achats de nouvelles technologies a dépassé les objectifs fixés par Donald Trump, mais le talent de négociateur du Président américain n’y est probablement pour rien. En visite dans le Golfe au mois de mai dernier, Donald Trump était venu réclamer des pétromonarchies qu’elles « payent 1 000 milliards de dollars aux entreprises américaines ». Au bout du compte, les Émirats arabes unis (EAU) se sont engagés à verser 1 400 Md$ au cours de la prochaine décennie, l'Arabie saoudite 600 Md$ sur quatre ans et le Qatar 200 Md$ supplémentaires.
L’un des partenariats phares de cet accord est celui entre l’entreprise saoudienne Humain, avec des entreprises américaines comme Qualcom, mais aussi l’incontournable Nvidia. Cette dernière a également sécurisé un marché avec les Émirats arabes unis (EAU), qui ont signé pour importer pas moins de 500 000 microprocesseurs. Une partie sera dirigée vers G42, le moteur IA des EAU, le reste étant mis à disposition d’entreprises américaines qui construiront des centres de données dans ce pays. Car en effet, les entreprises américaines n’ont pas simplement vendu une partie de leurs stocks à ces pays, elles se sont également engagées à investir dans la région : Qualcomm, Cisco, IBM, Alphabet, Oracle et Salesforce ont annoncé des investissements conjoints à hauteur de 80 Md$.
Ce n’est pas par générosité que les trois pays ont mis la barre aussi haute, mais bien pour servir une vaste stratégie qui sert à la fois des intérêts économiques, politiques et géopolitiques. En quête depuis de nombreuses années d’une diversification de leur revenu, ces administrations misent, entre autres, sur les nouvelles technologies pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures. Dans la compétition globale à l’innovation, elles font leur possible pour jouer sur les deux tableaux et tirer parti de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis.
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